« Environ 20% des Algériens sont d’origine turque », l’ambassadeur d’Ankara alimente la controverse

« Environ 20% des Algériens sont d’origine turque », l’ambassadeur d’Ankara alimente la controverse
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Les relations entre l’Algérie et la Turquie ne se limitent pas à la diplomatie contemporaine. Elles s’enracinent dans une histoire commune, faite de luttes, de traditions et de proximité culturelle. C’est ce qu’a rappelé l’ambassadeur de Turquie à Alger, Kucuk Yilmaz, dans un entretien accordé récemment à l’agence Anadolu.

Une histoire et des valeurs partagées

Selon le diplomate, l’Algérie et la Turquie entretiennent des relations anciennes et solides, soutenues par des positions politiques souvent convergentes. Mais au-delà des gouvernements, ce sont surtout les peuples qui se ressemblent. « Les Algériens, comme les Turcs, sont fiers et libres. Ils ont défendu leur patrie contre l’occupation », a affirmé Yilmaz, en insistant sur le rôle des deux pays comme modèles de résistance dans le monde musulman face au colonialisme.

Des cuisines et des traditions similaires

L’ambassadeur a également évoqué les ressemblances culturelles, notamment à travers la gastronomie. « On retrouve les mêmes plats, comme le bourek, la baklava, le dolma, la rechta ou encore la chakchouka », a-t-il indiqué. Cette proximité culinaire illustre, selon lui, la profondeur des liens qui unissent les deux sociétés.

La mode traditionnelle n’échappe pas à ce constat. Yilmaz a cité l’exemple du caftan algérien, très proche de son équivalent turc, aussi bien dans la forme que dans le nom. Même l’architecture offre des similitudes. Pour le diplomate, « marcher dans les ruelles de la Casbah rappelle les quartiers de Suleymaniye ou de Fatih à Istanbul ». La seule nuance, ajoute-t-il, est que l’Algérie porte également l’empreinte unique de l’Andalousie.

Une part d’héritage turc en Algérie

Dans son entretien, Yilmaz a aussi mis en lumière un autre aspect de la relation : l’héritage ottoman au sein même de la société algérienne. D’après lui, entre 5 % et 20 % des Algériens seraient d’origine turque. Un héritage qui se reflète encore dans certains noms de famille comme Sari, Kara, Baroudji ou Telji.

Il a expliqué que ces familles descendent en partie de soldats et d’administrateurs venus directement d’Anatolie, mais aussi des Koul Oglu (les Kouloughlis), enfants de janissaires installés en Algérie à l’époque ottomane. Parmi ces figures héritières de ce métissage, l’ambassadeur a cité Ahmed Bey, chef de la résistance contre l’occupation française au XIXᵉ siècle.

Des liens appelés à se renforcer

En insistant sur ces passerelles historiques et culturelles, Kucuk Yilmaz a voulu rappeler que les relations actuelles entre Alger et Ankara ne reposent pas seulement sur les intérêts économiques ou politiques. Elles trouvent aussi leur force dans un socle commun, forgé par des siècles de proximité. Un héritage que les deux pays semblent décidés à valoriser pour renforcer encore leur partenariat.