Les députés de la majorité bloquent l’entrée principale de l’APN depuis ce matin. Quel commentaire faites-vous ?
C’est une démarche illégale. Cette action a été dictée par Djamel Ould Abbes. La décision de cadenasser l’entrée principale de l’APN a été prise lors de la réunion d’hier, à Hydra, au siège du FLN. Une réunion durant laquelle ils ont décidé également de me retirer la couverture politique du parti et me traduire devant la commission de discipline de manière illégale et en porte à faux avec le règlement intérieur et les statuts du parti.
Pourquoi jugez-vous ces décisions illégales ?
Djamel Ould Abbes est tout d’abord un secrétaire général illégitime. Après le retrait de Amar Saâdani, et passée la période de transition de trente jours, il devait convoquer le comité central du parti pour élire un nouveau SG. Parce qu’il y a lieu de préciser que la réunion du comité central en octobre 2016, était ordinaire et Djamel Ould Abbes a été simplement ’’adoubé’’. Et je tiens à rappeler que les statuts du FLN veulent que l’intérim revienne au plus âgé du parti. Ensuite, le comité central ne s’est pas réuni depuis deux ans, alors que les statuts du parti exigent au moins une réunion par an, pour notamment encadrer le travail du bureau politique. D’ailleurs, le bureau politique du parti agit actuellement dans l’illégalité, vu qu’il n’a pas été approuvé par le comité central. De même pour la commission de discipline devant laquelle ils veulent me présenter. Son président est décédé et personne ne l’a remplacé à ce poste depuis. C’est dire que toutes ces décisions ont été prises dans l’illégalité. Et celui qui n’a pas de légitimité, ne peut pas me retirer la couverture politique. Ould Abbes doit quitter la direction du FLN.
Ceci, s’agissant du FLN. Mais qu’en est-il de l’APN ?
J’estime qu’il n’y a aucun problème à l’APN, vu que ce qui s’est passé, ce matin, a été décidé à l’extérieur de l’Assemblée. J’ignore encore les raisons véritables de ce comportement, mais chose est sûre : ces agissements sont immoraux et portent atteinte à l’image de l’APN à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. J’ai travaillé à concrétiser les directives et les réformes du Président de la République sur l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs (…), mais force est de constater que ces comportements donnent l’impression qu’aucune des réformes du Président ne s’est réellement concrétisée.
Qu’est-ce que vous comptez faire, maintenant ?
Je ne suis pas un insurgé. J’ai adressé un rapport au président du parti et de la République, et j’attends sa réponse. C’est lui qui m’a proposé à ce poste. S’il me demande de partir, je quitte mon poste. S’il me demande de rester je reste. Et je compte bien me rendre à mon bureau.
Entretien réalisé par Mehdi Mehenni