Entretien express avec Ahmed Achour, chef de l’orchestre symphonique tunisien

Entretien express avec Ahmed Achour, chef de l’orchestre symphonique tunisien

«Je suis contre l’adaptation du patrimoine à la musique universelle»

Ahmed Achour étudie la musique et le violon au conservatoire national de musique et de danse de Tunis. Il obtient en 1967 un diplôme de musique arabe et un prix présidentiel de violon.

Quelle est la place de la musique symphonique en Tunisie ? Adapte-t-on le patrimoine musical tunisien à la musique universelle ?

Il faut savoir que l’orchestre symphonique en Tunisie a été fondé en 1969. Cette musique avance doucement mais sûrement. Nous donnons régulièrement des concerts et participons à plusieurs festivals. Pour la seconde tranche de la question, je pense que les compositeurs arabes peuvent s’inspirer dans leurs œuvres du patrimoine mais je suis foncièrement contre l’adaptation du patrimoine à la musique universelle, ça serait un massacre.

Avez-vous fidélisé un public jeune à vos concerts ? Inversement trouvez-vous facilement des jeunes musiciens pour l’exercice de la musique symphonique ?

Nous tablons à fidéliser justement un public jeune parce qu’il est l’avenir. Ce jeune public s’initie et bénéficie déjà dans son cycle scolaire de cours de musique symphonique, c’est déjà un acquis. Concernant la seconde question, je pense que la plupart des jeunes sont attirés par une musique rythmée, ce qu’on appelle la musique actuelle. Celle ci est lucrative par rapport à la musique classique. Cependant, je reste confiant, car il existe une partie de jeunes qui s’intéresse à l’exercice de la musique universelle.

Vous participez aujourd’hui au 1er festival international de la musique symphonique à Alger, quelles sont vos impressions et envisagez-vous l’échange entre les deux pays ?

Ce festival est un exploit pour nous tous. Je tiens à saluer cette honorable démarche qui tend à resserrer nos liens. Je tiens à rappeler que l’orchestre symphonique tunisien s’est produit en juillet 2008 avec l’orchestre symphonique national algérien lors du festival international d’El Jem en Tunisie. Nous avons rejoué ensemble la même année à Alger et à Sétif.

D’autres projets en perspective ?

Continuer à travailler. J’espère également recevoir en Tunisie nos confrères algériens, une manière à nous de perpétuer cette coopération. Je compte, en effet sortir prochainement un CD dans lequel je regroupe mes œuvres.

Propos recueillis par S. Sidhoum.