Les chemins communaux sont les parents pauvres dans la prise en charge de l’entretien qui relève des prérogatives des collectivités locales, reconnaît le directeur général des routes.
Il s’agit de pas moins de 60 000 km de voierie urbaine qui présentent des insuffisances d’entretien pour diverses raisons dont notamment la multiplication des interventions de différents concessionnaires, reconnaît Mohamed Mahieddine.
Une solution globale pour l’entretien et la sauvegarde de ce patrimoine s’impose d’où «la concertation entamée avec le ministère de l’Intérieur pour trouver une solution aussi bien pour le réseau des chemins communaux que pour la voierie urbaine», ajoute le représentant du ministère des Travaux public ce mardi matin sur les ondes de la Chaîne III. Le retard accusé dans l’entretien de ces routes est flagrant. Conséquence : des routes encombrées à toute heure, mal entretenues et trop étroites pour pouvoir contenir le flot de circulation de véhicules qui transitent par la ville. Les élus qui sont les premiers responsables de l’entretien de ce réseau se lavent les mains en mettant en avant l’absence de moyens.
Un argument auquel n’adhère pas M. Mahieddine qui parle d’un «problème d’ordre culturel. Nous devrons inculquer aux élus la nécessité d’entretenir leur réseau. Le ministère des Travaux publics doit de son côté travailler de concert avec le ministère de l’Intérieur pour arrêter une stratégie et assurer dans le cadre de nos prérogatives une assistance technique pour la prise en charge de ce réseau».
Une concertation qui n’est pas encore en vigueur et qui tarde à se concrétiser au grand dam des automobilistes qui sont contraints de passer quotidiennement par des nids de poule monstres, des affaissements et des dos d’ânes érigés sans aucune norme. L’Etat a mis beaucoup d’argent lors de cette dernière décennie dans des programmes communaux de développement, selon l’intervenant, sans toutefois préciser pourquoi il n’y a toujours pas de contrôle de ces collectivités locales qui doivent rendre compte de l’utilisation de ces sommes. «Certains projets de chemins communaux ont été financés dans le cadre du programme sectoriel déconcentré. Mais l’entretien est une tâche récurrente et périodique», a-t-il indiqué tout en relevant la responsabilité de certains intervenants. Beaucoup de concessionnaires ne se soucient pas en effet du revêtement de la route une fois leurs travaux terminés, ou le font d’une manière anarchique laissant derrière eux une route impraticable. Pourtant, la loi oblige les concessionnaires qui interviennent sur le réseau autoroutier de remettre dans l’état la route. Ce qui n’est jamais le cas. A ce sujet, M. Mahieddine explique que «l’intervention des concessionnaires gaz, électricité, services des eaux et télécommunication se fait après une permission des services de voierie avec obligation de remise en état». Il déplore néanmoins que «souvent la remise en état ne se fait pas selon les normes», d’où la réflexion engagée pour l’établissement d’un cahier des charges type afin d’obliger le concessionnaire à une meilleure remise en l’état. Dans cette optique, il est aussi prévu l’instauration d’une caution de garantie pour inciter les intervenants à une meilleure remise en l’état, selon le directeur général des routes.
Assia Boucetta