Entretien de Tebboune : les 12 points à retenir

Entretien de Tebboune : les 12 points à retenir

À la veille du 3ᵉ anniversaire du soulèvement populaire du 22 février, le président Tebboune a accordé un entretien à la presse nationale. Lors de cette rencontre périodique, le chef de l’État a évoqué plusieurs points en rapport avec l’actualité nationale et internationale, mais aussi avec les perspectives économiques du pays.

Ce début de l’année 2022 a été marqué par une flambée généralisée des prix des produits de large consommation, et par une dégradation inquiétante du pouvoir d’achat des Algériens. Le président s’est attardé sur les démarches à suivre et sur la politique de l’état qui vise à éviter le pire au citoyen.

Ce qu’il faut retenir des déclarations de Tebboune

  • Allocation chômage : le chef de l’État a indiqué que l’allocation chômage entrera en vigueur à partir du mois de mars prochain. Le montant que vont percevoir les chômeurs algériens sera de 13.000 dinars par mois. Le chef de l’État a indiqué que les jeunes chômeurs auront également droit à la carte Chifa.
  • Crise du pain : la mutinerie des boulangers a suscité la réaction du président de la république. Le chef de l’État a indiqué lors de sa rencontre avec la presse nationale que le prix de la baguette restera comme il est, et que les boulangers ne seront pas tenus de payer l’impôt sur le chiffre d’affaires.
  • Sécurité alimentaire : la hausse des prix des produits de large consommation a poussé le chef de l’État a agité le spectre de la famine. Répondant à une question sur les taxes, le président Tebboune a confié que « si l’état n’est pas intervenu, le pays risquerait la famine ». Il explique que les prix du blé ont triplé au marché mondial et que le continent africain est au premières loges face à l’insécurité alimentaire.
  • Taxes : « C’était le moment » de geler les taxes sur les produits alimentaires et électroniques, explique le chef de l’État qui a avoué que le pouvoir d’achat des Algériens s’est dégradé, et que cette annulation va aussi dans le sens de la numérisation. « De plus, ces taxes n’apportent pas un plus à l’état, le mal qu’elles font au tissu social est supérieur au bien qu’elles apportent au trésor public ».
  • Importation de véhicules : le dossier a suscité une large indignation aux sein des concessionnaires. Ces derniers « doivent comprendre que les choses ne vont pas se passer comme avant », a lâché le président Tebboune qui a encore une fois souligné l’importance du service après-vente et d’une industrie nationale avant donner le feu vert à l’importation. Selon lui, le cahier de charges sera prêt « avant la fin du premier trimestre de 2022 ».
  • Liberté d’expression : « nous voulons construire une démocratie responsable », a déclaré hier le président Tebboune. Le chef de l’État a fustigé ceux qui, indique-t-il, « sous le couvert de la liberté d’expression, portent atteinte au moral de l’armée ». Selon lui ce n’est pas là une liberté, « il s’agit plutôt d’une cinquième colonne ».
  • Détenus d’opinions : pour le président Tebboune, « il n’y a pas de détenus d’opinion en Algérie ». « Il y a ceux qui refusent de demander des autorisations pour tenir des sit-in. Ils doivent assumer leur responsabilité », ajoute le chef de l’État qui souligne que « la loi est claire et toute violation de cette dernière ou atteinte à l’ordre public est considéré comme un acte dangereux ».
  • Relations Algérie – France : le président Tebboune affirme « qu’il y a effectivement un dégel des relations diplomatiques entre l’Algérie et la France ». Le chef de l’État a indiqué qu’il ne peut pas s’attarder sur le sujet, car la France est en plein campagne électorale, mais il a quand même mis l’accent sur la nécessité d’une « entente mutuelle » tout en assurant que l’Algérie est une « puissance africaine ».
  • Relations Algérie – Maroc : « Rien n’a changé », estime le président Tebboune qui a annoncé, le 1er novembre dernier, la fermeture du gazoduc GME, pénalisant ainsi le royaume chérifien. Lors de cette rencontre, le chef de l’État déclare que « tout ce qui porte atteinte à l’unité nationale, tente d’attaquer l’armée, ou vise à créer des problèmes entre le président et l’armée vient de l’appareil de propagande du Maroc soutenu par Israël ».
  • Sommet de la ligue arabe : Le président a tenu à démentir les rumeurs. Il a assuré que le sommet se tiendra à la fin de ce premier trimestre 2022. Le chef de l’État a assuré que l’Algérie « n’a trouvé que des encouragements de la part des pays du golf, de l’Égypte, du Yémen et de la Tunisie qui attendent la tenue de ce sommet ».
  • Visites des wilayas du pays : depuis qu’il est à son poste, le président Tebboune, contrairement à son prédécesseur, est bien casanier. Si les pays auxquels il s’est rendu en l’espace de trois ans se comptent sur les doigts d’une main, le président n’a visité aucune autre wilaya du pays. Dans cette entretien, il affirme que « les visites des wilayas sont inscrites sur mon agenda, …. mais leur forme ne sera pas comme lors de l’ère révolue ».
  • Investissement : le président, qui s’est longuement attardé sur la situation économique du pays, a appelé les jeunes à créer de la richesse. Il argue que l’on devrait se passer de notre dépendance aux hydrocarbures. Il assure que « celui qui investit à Khenchela, Tissemsilt, Laghouat, et Djelfa, aura droit à des privilèges, car ces wilayas ont la priorité des programmes de développement ».

Il est à noter que le président Tebboune a souligné lors de cette rencontre périodique avec la presse nationale qu’il accorde du crédit à l’opinion à l’intérieur du pays avant celle de l’extérieur. C’est pour cela qu’il accorde plus d’entretien avec la presse nationale que pour les médias étrangers.