Rencontré lors de l’inauguration du nouveau showroom de Hyundai à Bejaïa, M. Omar Rebrab, directeur général de Hyundai Motor Algérie (filiale du groupe Cevital) a bien voulu répondre à nos questions relatives au marché algérien de l’automobile et son développement
Avant toute chose, pouvez-vous nous dresser un premier bilan sur les chiffres de Hyundai Algérie cette année ?
Hyundai Algérie qui compte prés d’une quarantaine d’agents a jusqu’au mois d’août commercialisé 30.000 unités et nous prévoyons d’écouler pas moins de 42.000 véhicules tous segments confondus.
Nous avons appris depuis quelque temps que le Groupe Cevital est en négociations avec la firme italienne Fiat pour sa représentation sur le marché algérien, où en sont vos pourparlers ?
Effectivement, nous sommes en négociations avancées avec le constructeur italien Fiat pour la reprise de la marque en Algérie et ce, après que le concessionnaire IVAL a exprimé son intention de résilier le contrat de distribution de Fiat. Dans le cas où nous décrochons un accord final pour la reprise de Fiat, il serait possible pour nous de commercialiser toutes les marques du groupe italien, alors nous proposerons les VU et VP de Fiat ainsi que les marques Lancia et Alfa Romeo. Aussi, notre groupe représentera les marques du constructeur américain Chrysler regroupant également Maserati, Jeep et Dodge, racheté par le groupe Fiat dernièrement.
Vous avez également annoncé lors du dernier salon du véhicule utilitaire et industriel d’Alger que HMA est en négociations avec la maison mère pour le montage en Algérie de camions légers, y a-t-il du nouveau à ce sujet ?
Les sud coréens sont très favorables pour investir dans une usine de montage de camions légers mais pas sans garanties solides par l’Etat algérien car jusqu’à ce jour ils n’arrivent pas à décrocher les garanties souhaitées pour lancer le projet, ce qui explique leur réticence quant à investir dans notre pays. D’autre part et si jamais les négociations finissent par tomber à l’eau, nous allons lancer de nouveaux investissements pas seulement avec Hyundai mais aussi d’autres marques automobiles prestigieuses.
HMA continue d’investir et créée des emplois un peu partout, rencontrez-vous des difficultés pour concrétiser vos projets ?
Se lancer dans des investissements et créer des emplois certes c’est beau mais le véritable casse-tête chinois pour HMA et tout le Groupe Cevital est incontestablement l’acquisition du foncier industriel devenu inaccessible. Hyundai Algérie n’est pas en reste puisqu’elle éprouve des difficultés à mettre sur pied ses futurs projets d’investissements. Pour la réalisation de nouveaux projets ici à Bejaia, nous avons eu des garanties de la part du wali pour l’acquisition du foncier industriel. Le problème du foncier qui persiste et sa cherté constituent un véritable obstacle dans le développement de n’importe quelle entreprise.
Que pensez-vous des négociations entamées par le constructeur Hyundai Motor avec l’Etat algérien pour la réalisation d’une usine de fabrication de véhicules légers ?
Honnêtement, je ne crois pas à un tel projet, on parle des européens et des asiatiques, je n y crois pas pour des raisons précises : si on cherche l’intérêt de l’Algérie, il faut que les pouvoirs publics poussent et encouragent les sociétés locales à investir dans la production de la pièce de rechange, c’est là où on peut créer de la valeur ajoutée à notre pays. Aujourd’hui on n’a pas un tissu industriel dédié à la production de la pièce de rechange, activité vitale dans le développement du tout secteur automobile. L’Etat algérien « doit impérativement » protéger et garantir des facilités (baisser la taxe et l’accessibilité au foncier) aux investisseurs locaux sérieux qui proposent des projets concernant la fabrication de la pièce de rechange.
Avez-vous des projets concernant le véhicule d’occasion qui connait un véritable boom sur le marché local ?
L’activité du véhicule d’occasion est vitale pour le développement du secteur économique, nous allons construire très prochainement un showroom dédié à la reprise au niveau de Oued-S’mar. Il faut savoir que le marché est demandeur et HMA est prête pour se lancer dans cette nouvelle aventure.