La Confédération générale des entrepreneurs algériens (Cgea) appelle les pouvoirs publics à ouvrir les portes aux entreprises nationales privées pour s’intégrer pleinement dans le développement économique du pays.
Habib Yousfi, président de la Cgea) est revenu, hier, sur cette problématique qui se pose avec acuité et retarde le processus de développement du pays, faisant endosser cette responsabilité aux hauts responsables de l’Etat qui refusent d’octroyer les projets de réalisation aux entreprises nationales.
Or, argue t-il, très souvent ces mêmes responsables subissent des pressions énormes pour que leurs projets soient achevés à temps, ce qui les pousse à recourir à la main d’œuvre étrangère pouvant accélérer la cadence des travaux et donc respecter les délais de réalisation.
«On nous oppose toujours le même refrain qui ne correspond pas avec ma vision économique : les délais de réalisation, comme si le privé entravait le développement» regrette t-il. Dans ce cadre le président de la Cgea tient à rendre hommage au ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme qui a «une short-liste» de tous les investisseurs du bâtiment afin de les associer au programme de réalisation des logements. «Mais c’est le seul !» Mr Youssfi donne un exemple qu’«il y a des barrages qui sont en construction, cela demande du béton ; des entreprises locales sont capables d’en produire et de le livrer…». En substance, M. Yousfi insiste sur l’implication concrète du privé dans le développement national : «Que les grandes entreprises nationales et étrangères soient tenues d’associer, dans un cadre de sous-traitance, les PME algériennes». Abordant le pacte économique et social, il dira que la confédération attend les réponses du gouvernement pour statuer sur les questions économiques débattues lors du comité national chargé du suivi du pacte national économique.«La participation de la Cgea aux tripartites a contribué à l’adoption de décisions qui n’ont pas été toujours suivies d’effet. «Il faut que le comité de suivi mis en place soit efficace !», a-t-il soutenu.
Invité à donner son point de vue sur la participation du secteur privé au développement ainsi que sur le pacte économique et social, par un nombre important de journalistes qui voulaient voir du concret sur le terrain et non un discours creux où patronat et gouvernement se renvoient la balle, M. Yousfi a estimé que la part du privé est loin d’être estimable dans le marché national, refusant de donner au aucun chiffre. Pour lui, l’Algérie doit créer au moins 1,5 millions de PME pour atteindre le cap de la croissance et donc s’inscrire parmi les pays émergents. Pour peu, ce responsable a plaidé pour la mise en place d’une approche économique englobant les secteurs public et privé pouvant assurer une croissance économique en dehors des hydrocarbures…
Pour l’hôte de DK News, l’Algérie dispose de potentialités énormes qu’il faut exploiter, pour développer les secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’agroalimentaire l’industrie et le tourisme. Abordant le domaine agricole, Il dira clairement «nous avons les moyens pour couvrir nos besoins en matière de blé et d’orge», ce qui manque c’est «la volonté politique et la main d’œuvre». Pour ce qui est du volet importations, Yousfi s’interroge «pourquoi l’on importe même de la pomme de terre alors que nous avons les moyens pour arriver à l’autosuffisance alimentaire ?»
Samia Lounes