Les Unions de wilaya et locales affiliées à l’Ugta tentent vaille que vaille de désamorcer cette crise
Cette action est aussi venue en solidarité avec un travailleur en grève de la faim.
Afin d’exiger le départ du P-DG de leur entreprise, les travailleurs de l’Entreprise des travaux routiers de la wilaya de Béjaïa (ETR) ont initié hier matin un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya. Cette action est venue en appui à un autre mouvement initié avant-hier en solidarité avec un autre travailleur en grève de la faim pour avoir été suspendu «arbitrairement» par l’employeur. Hier encore les travailleurs frondeurs ont réitéré l’exigence de «réhabilitation de ce travailleur suspendu»et «le départ du P-DG».
Ce sont les deux principale revendications sur lesquelles se sont focalisés les protestataires. «Nous exigeons le départ de ce P-DG qui a causé la faillite de cette entreprise» ont répondu les travailleurs frondeurs au représentant de l’Inspection du travail et les éléments de la Sûreté nationale qui ont tenté vainement de les convaincre de formuler par écrit leurs doléances.
La colère est montée d’un cran ces derniers jours suite à la grève de la faim menée depuis cinq jours par Messaâd Abdelhak à qui l’administration avait demandé d’apporter «un faux témoignage concernant une rixe qui a eu lieu il y a de cala quelques jours entre deux travailleurs de cette même entreprise».Une exigence refusée par le gréviste. Selon le directeur de l’entreprise, qui intervenait sur les ondes de la radio locale, sur «les 173 travailleurs il n’y a qu’une minorité qui a répondu à cet appel à la grève d’hier». Mais selon des sources des initiateurs de ce mouvement, ce chiffre est faux pour la simple raison que cette entreprise ne compte que 75 travailleurs.
La déclaration du responsable de l’entreprise a fait monter davantage la colère. Les protestataires persistent et signent en déclarant que ce P-DG n’avait qu’une seule logique qui est celle de museler toutes sortes de voix discordantes comme notamment son refus d’installer une section syndicale revendiquée depuis des lustres. Actuellement les Unions de wilaya et locales affiliées à l’Ugta tentent vaille que vaille de désamorcer cette crise. Mais, en l’absence de confiance et avec les soupçons qui entachent les deux Unions quant à leur connivence avec les directeurs des EPE, il est pratiquement impossible de convaincre les contestataires qui n’ont pas manqué, hier, de s’en remettre aux autorités de wilaya et de l’Etat pour dépêcher une commission d’enquête afin de tirer au clair une gestion d’une entreprise «capable d’être performante» dans une wilaya frappée de plein fouet par le chômage.