Entreprises de travaux publics : Les Algériens veulent le même traitement que les étrangers

Entreprises de travaux publics : Les Algériens veulent le même traitement que les étrangers

Plusieurs entrepreneurs nationaux ont souhaité que les amendements devant être apportés au code des marchés publics puissent permettre «une meilleure transparence» dans les procédures de passation de ces gros contrats ainsi qu’une «répartition égale de chances» entre les opérateurs nationaux et étrangers.

Intervenant lors d’un débat organisé au forum El Moudjahid consacré aux marchés publics dans le secteur du BTPH, des représentants d’associations patronales et des experts-comptables ont observé que les conditions imposées par le code actuel des marchés publics étaient «contraignantes»

pour les entreprises algériennes de réalisation dont un très grand nombre est constitué de PME dont les capacités sont en deçà des critères techniques et financiers exigés par les appels d’offres. Pour le président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), M. Habib Yousfi, le secteur du BTP, qui comprend l’essentiel de la commande publique durant les dix dernières années, demeure largement dominé par des opérateurs étrangers dont les capacités financières leur permettent de répondre aux exigences des procédures actuelles de passation de contrats.

Il a, néanmoins, salué la mesure prise récemment par le Premier ministre relative à l’interdiction de recours à l’expertise étrangère pour la réalisation des études d’engineering: «En plus de ses effets positifs sur la réduction des transferts de devises à l’étranger, cette mesure devrait aussi permettre aux bureaux algériens d’améliorer leurs parts du marché».

De son côté, le président de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), M. Mouloud Khelloufi, a fait savoir que son organisation avait formulé une série de propositions destinées aux pouvoirs publics à l’effet «de contribuer à l’amélioration de la transparence dans les procédures de passation de marchés».

Il s’agit, particulièrement, d’alléger les cautions dites de bonne exécution du projet, actuellement comprise entre 5 à 10%, et de la réduire à une fourchette comprise entre 1 à 5%.

Pour sa part, M. Djamel Djerad, expert- comptable, a énuméré une quarantaine «d’irrégularités entachant le code actuel des marchés publics», notamment le recours «abusif» à l’appel d’offres restreint et la passation de gré à gré sous prétexte de l’urgence du projet. Sur ce point, il a préconisé la mise en place du «principe de séparation des fonctions de contrôle, de régulation et des délégations des services publics».

Il a également suggéré la mise en oeuvre d’un mécanisme pour garantir une régulation tripartite et paritaire de l’administration, du secteur privé et la société civile ainsi que l’élaboration d’un code d’éthique interdisant les conflits d’intérêts entre ces trois parties prenantes.