Etant la seule entreprise nationale qui opère dans ce secteur, l’ENASC a pu accumuler un potentiel non négligeable en matière de conseil, d’assistance et de diagnostic.
Ayant une longue expérience et une expertise pointue dans le domaine de l’installation, la rénovation et la maintenance, l’Entreprise nationale d’ascenseurs cherche, aujourd’hui, à conforter sa place sur le marché national par le biais d’un partenariat avec un opérateur étranger. L’objectif de ce partenariat est d’arriver à fabriquer des ascenseurs en Algérie. « Nous sommes dans la dernière phase de négociation avec un partenaire étranger.
La signature de ce contrat de partenariat devrait aboutir cette année. L’usine de fabrication des ascenseurs sera implantée à Tlemcen », a indiqué Saïd Brahimi, PDG de l’ENASC, en marge du Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics (Batimatec). Cette usine aura à fabriquer des cabines, des portes et des pièces de rechange.
Le taux d’intégration est de 45% et devrait évoluer à 70% sur cinq ans. Etant la seule entreprise nationale qui opère dans ce secteur, l’ENASC a pu accumuler un potentiel non négligeable en matière de conseil, d’assistance et de diagnostic. Certifiée par les organismes européens, l’Entreprise nationale est devenue une référence nationale en matière de transport vertical. Ainsi, 216 millions de personnes sont transportées chaque année grâce l’ENASC. Un chiffre non négligeable comparativement au parc national des ascenseurs dont une bonne partie est dans un état de vétusté. « Le parc national des ascenseurs est vieux. Il date de l’époque coloniale.
L’absence de maintenance, le problème des normes non appliquées dans l’installation de certaines appareils et la mauvaise utilisation de ces outils par le citoyen sont les principaux facteurs à l’origine de sa dégradation », a signalé Brahimi. Malheureusement, cette entreprise n’a pas pu devenir le premier partenaire des pouvoirs publics. L’Algérie a entamé, ces dernières années, un ambitieux programme de construction de logements et autres structures sans prendre en considération l’expérience et le savoir-faire de l’ENASC qui, pourtant, travaille selon les normes internationales. « Nous sommes partenaires de plusieurs organismes publics.
Dans les nouveaux programmes de logements, nous travaillons essentiellement avec l’ENPI et l’OPGI », précise le PDG. Mais la résolution signée par la SGP sur l’implication de l’ENASC dans les projets de construction d’édifices n’a pas été suivie par tous les organismes étatiques. « Nous soumissionnons au même titre que toutes les autres entreprises, qu’elles soient algériennes ou étrangères. La règle de préférence nationale n’est pas appliquée », regrette Brahimi.
Pannes des ascenseurs : le non-respect des normes
Les Algériens souffrent du problème des pannes d’ascenseurs, notamment dans les immeubles réalisés au cours de la dernière décennie. La situation est dramatique pour les personnes âgées et handicapées. « La norme nationale prévoit l’installation d’un ascenseur pour un immeuble de plus de 4 étages. L’arrêté promulgué à cet effet n’a jamais été appliqué », souligne Brahimi, selon qui « l’Etat doit s’impliquer, en obligeant les propriétaires d’immeubles à réparer leurs ascenseurs, car cela ne coûte pas aussi cher que les gens l’imaginent ».
Récemment le DG de l’AADL, Lyès Benidir, a indiqué que 5,6 milliards de centimes ont été dépensés en 2012 pour la réparation de 600 ascenseurs. Et durant le premier trimestre de 2013, une enveloppe de 6 milliards de centimes a été débloquée pour réparer 455 ascenseurs. « La durée de vie d’un ascenseur est de 30 ans. Ceux installés dans les immeubles AADL souffrent d’un problème de normes, d’où les pannes récurrentes. Le travail n’a pas été fait par l’ENASC et notre expertise n’a pas été sollicitée pour régler ce problème », signale Brahimi. Néanmoins, la direction de l’AADL a fini par solliciter l’ENASC pour les futurs programmes de logements en vue de bénéficier de son expérience dans le domaine. En outre, l’entreprise a été sollicitée par la wilaya d’Oran pour trouver des solutions au problème de vétusté des ascenseurs.
Nouria Bourihane