Les travailleurs exigent de passer à la table des négociations en vue de trouver un terrain d’entente
L’action des syndicalistes de l’ETO vient en réaction à l’opposition affichée par la direction de l’entreprise qui a refusé de parapher l’installation du nouveau bureau syndical.
Le courant ne passe plus entre les travailleurs et la direction de l’Entreprise publique des transports urbains d’Oran, ETO. Les syndicalistes de ladite entreprise sont plus déterminés à aller jusqu’au bout de leur logique en menant une action radicale qui vise à paralyser toutes les activités de l’ETO et ce, à travers un mouvement de grève générale qui sera lancé dans 08 jours.
«Notre grève sera inéluctablement déclenchée au cas où nos responsables continuent à faire la sourde oreille quant à nos revendications», a-t-on menacé. «Un préavis de grève a été même déposé auprès des instituions concernées», a-t-on précisé expliquant que «les syndicalistes se sont retrouvés contraints d’exploiter toutes les pistes leur permettant de se faire entendre et ce, après que les responsables de l’ETO aient obstrué toutes les portes pouvant mener à un dialogue serein et constructif».
Dans leur dernière démarche, qu’ils viennent d’entériner et de mettre en oeuvre, les syndicalistes viennent d’actionner la machine judiciaire en déposant plainte contre la direction de leur entreprise l’accusant d’avoir délibérément verrouillé le champ syndical en s’opposant à parapher le document attestant du renouvellement du nouveau bureau syndical à l’issue de la dernière assemblée générale qui a regroupé l’ensemble des travailleurs de ladite société. «Ce refus flagrant est en violation des procédures légales puisqu’aucun motif palpable n’a été avancé par la direction», a attesté un syndicaliste ajoutant qu’ «une telle opposition, affichée par la direction de l’ETO, constitue une atteinte grave au droit de l’exercice syndical».
Avant que le syndicat ne passe à la justice, ce dernier a, selon ses responsables, «saisi la direction de l’entreprise, en lui expédiant un courrier dans lequel les travailleurs exigent de passer à la table des négociations en vue de trouver un terrain d’entente autour de plusieurs revendications restées insatisfaites à ce jour». Ce n’est pas tout, les syndicalistes, plus que convaincus, mettent à l’index leur direction l’accusant d’avoir opéré, ces derniers jours, des recrutements en violation des procédures légales. «Ce sont 14 nouveaux employés qui viennent d’être embauchés dans des conditions opaques», a-t-on affirmé avant d’ajouter que «les employés nouvellement recrutés ne sont pas passés par les canaux et voies réglementaires, en premier lieu l’institution habilitée aux recrutements, l’agence nationale de main-d’oeuvre». L’Entreprise des transports d’Oran passe, depuis sa création, des moments terribles quant à sa gestion. Sur le plan financier, elle se maintient sous perfusion grâce aux aides qui lui sont allouées par les pouvoirs publics locaux.
La dernière en date remonte à quelques mois, une nouvelle subvention de 20 millions de dinars lui a été consacrée par la wilaya d’Oran. Cette manne financière est dédiée à la couverture des charges quant à la gestion de l’entreprise publique qui se bat contre vents et marées ces derniers temps. «L’entreprise n’arrive plus à se soustraire de sa débâcle financière», a-t-on expliqué. Tout compte fait puisque, ajoute-on, le parc roulant de ladite entreprise commence déjà à vieillir. L’entreprise, qui est fonctionnelle depuis 2005, ne dispose pas de grands moyens financiers lui permettant le renouvellement de sa flotte. Ce n’est pas tout étant donné qu’elle s’est retrouvée à plusieurs reprises dans d’inextricables difficultés quant à l’entretien de son parc et à la satisfaction des charges ainsi que des revendications socioprofessionnelles de son personnel. Cela survient au moment même où la direction de cette entreprise a annoncé, tout récemment, une prochaine acquisition d’une cinquantaine de bus, la finalité recherchée étant de renforcer le parc roulant de l’entreprise.