L’auditorium du campus Aboudaou de l’université de Béjaïa abrite aujourd’hui la première édition de l’Algerian Leadership, une initiative qui consiste à rapprocher le monde universitaire de celui de l’entreprise et de faire rencontrer précisément des étudiants dans les disciplines économiques et en relation avec l’industrie avec des opérateurs et des porteurs de projets.
L’université de Béjaïa n’en est pas à sa première expérience de rassembler des acteurs d’entreprise et d’université, mais c’est la première fois qu’elle s’emploie à créer un cadre spécial pour que les rencontres université-entreprise soient inscrites dans un programme et un calendrier réguliers. C’est ce qu’affirme en tout cas Zahra Belouad, responsable de la communication auprès du vice-rectorat de l’université chargé des relations extérieures. Selon Mme Belouad (lire entretien), les questions de l’entreprise et de l’entrepreneuriat sont au cœur des préoccupations de l’université. L’objectif, selon elle, est de créer le plus d’opportunités possibles pour que les chercheurs et les étudiants puissent aller à la rencontre de l’entreprise.
L’enjeu, poursuit-elle, est de créer une interface université-industrie et la dynamiser. Il s’agit d’aller vers un partenariat qui permet aux universitaires d’accéder à un savoir qui ne soit pas uniquement théorique et académique et aux chefs d’entreprise de partager avec eux leur vécu de créateurs d’emplois et de richesses. Et, pourquoi pas, d’y trouver les compétences dont ils ont besoin pour leurs projets. Le pari n’est pas facile dans notre pays où l’entreprise, sous le poids d’une tradition et d’une culture ancienne et fondée essentiellement sur le patrimoine familial et ses codes, rechigne à s’ouvrir sur l’extérieur.
Un sociologue, spécialiste de l’entreprise au Cread, Mohamed Benguerna, confirmait récemment à ce propos que « les PME-PMI algériennes n’ouvraient pas facilement leurs portes aux chercheurs qu’ils considèrent comme des intrus et qu’il est difficile d’obtenir auprès d’elles des données fiables pour l’analyse ». Il n’en demeure pas moins que, sous le coup de la culture associative patronale et de l’université, une tendance à l’ouverture et au dialogue se profile et devrait s’affirmer à l’avenir.
Notamment, grâce aussi à l’instigation de grands patrons algériens comme Issad Rebrab, qui est très présent dans le débat économique et d’entreprise dans le pays et qui fera partie des intervenants aujourd’hui au campus Aboudaou. Le numéro 1 de Cevital parlera de son groupe et de « ses perspectives de développement ». Il échangera avec Farid Arab, un expert des start-up, Thierry Dubourdieu, patron de 7seas France, société marseillaise spécialisée dans le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques diverses, et Christine Nalies de Wording conseil, une société de consulting.
