Jeunes cherchent locaux… désespérément
La cherté de l’immobilier et les coûts des loyers dans la wilaya freinent de nombreux jeunes porteurs de projets et dissuadent plusieurs autres potentiels candidats à l’entrepreneuriat.
En effet, des centaines de jeunes prétendant aux différents dispositifs de soutien à l’emploi, sont confrontés à des obstacles tel le coût de loyer à Oran dont les tarifs n’obéissent à aucune règle socio-économique mais plutôt à un marché obéissant aux lois du plus offrant, à la faveur des investisseurs étrangers qui ont fini par doper les prix, selon les estimations de plusieurs courtiers dans l’immobilier ainsi que des gérants d’agences immobilières. Les chiffres de l’ANSEJ cette année sont assez édifiants.
Des sources rapportent que seulement 420 projets ont été financés en 2010, parmi 800 dossiers validés par le Comité local d’études et de financement (CLEF). Interrogés sur l’aboutissement de leur projet, les jeunes reconnaissent que les coûts de location des locaux commerciaux constituent l’obstacle majeur. Pour Hamid, un jeune menuisier qui a suivi plusieurs formations pour valider ses compétences et obtenir des certifications, «il n’est pas évident de trouver un local pour l’exercice du métier».
Même si ce jeune s’est spécialisé dans la décoration d’intérieur et la réhabilitation des appartements, lequel travail ne nécessite pas un atelier, on exige de lui un local afin d’obtenir un registre de commerce et un agrément.
Ce sont des centaines de jeunes qui ont suivi des formations et qui ont même bénéficié de soutien de l’ANSEJ.
Il faut savoir, dans ce sens, que l’Agence nationale de soutien à l’emploi de jeunes a signé plusieurs conventions avec les communes et des sociétés étatiques pour la sous-traitance ou la promotion des métiers en concordance avec les besoins de chaque région et ce, afin d’orienter les jeunes et focaliser les efforts sur les débouchés rentables pour les localités ainsi que les jeunes.
Mais aujourd’hui, les tarifs de loyers sont inabordables, notamment pour des jeunes novices sans fonds d’investissement honorant les coûts exigés en ville, ou ailleurs. Les expansions du tissu urbain et les nouvelles cités n’ont pas permis de réguler les prix. Dans des communes comme Béthioua ou Gdyel, les tarifs se rapprochent nettement de ceux pratiqués dans la ville d’Oran.
Outre un coût segmenté dans une fourchette de 30.000 à 45.000 dinars pour un local de moins de 70 mètres carrés, les propriétaires exigent des versements d’une année, parfois seulement pour six mois.
«C’est le prix d’une voiture. Si j’avais cette somme, je préférerais m’acheter un véhicule et travailler comme transporteur ‘clandestin’ en attendant d’avoir un numéro de taxi», nous dit Kader, un jeune qui arbore ses diplômes et certificats et qui arrive à se trouver des emplois temporaires dans des ateliers de connaissance à lui, et qui sous-traitent avec lui quelques marchés, quand on n’exige pas d’eux toutes les facturations.
Redouane B.