Déjà influent sur l’échiquier politique et sécuritaire régional, Téhéran constitue un partenaire indispensable dans la résolution du conflit en Syrie, en Irak et au Yémen et la stabilisation du Proche-Orient.
L’application de l’accord sur le nucléaire iranien, conclu le 18 juillet dernier, a débuté officiellement hier, ouvrant la voie à une nouvelle ère dans les relations iraniennes avec l’Occident, mais surtout au retour officiel de Téhéran sur la scène internationale.
“Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a été informé par la République islamique d’Iran qu’à compter de ce jour (18 octobre 2015, ndlr), le Plan conjoint d’action globale (accord sur le nucléaire, ndlr) sera mis en œuvre.
L’Iran appliquera le Protocole additionnel, en attendant sa ratification par le Majlis”, le Parlement iranien, a indiqué un communiqué de l’AIEA. “Aujourd’hui est un jour historique pour un accord historique, marquant l’aboutissement d’une décennie de pourparlers entre le Royaume-Uni, nos partenaires et l’Iran”, s’est félicité, à son tour, le chef de la diplomatie britannique Philip Hammond, a rapporté Irna.
Le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, Ali Shamkhani, a déclaré à l’agence de presse iranienne Irna que cet accord “est une étape importante dans le renforcement de la confiance entre l’Iran et l’Occident”.
Cette confiance sera également celle de l’implication directe de l’Iran dans le règlement des conflits armés et la résolution des crises politiques au Proche-Orient, au grand dam de l’Arabie saoudite qui perd de plus en plus le monopole du jeu géopolitique dans la région.
L’Allemagne, un des plus importants partenaires commerciaux de l’Iran, y compris durant la période de l’embargo imposé par la communauté internationale, n’a pas manqué de souligner le rôle que devra désormais jouer Téhéran. “Nous considérons l’accord (nucléaire) comme une ouverture pour plus d’efforts diplomatiques”, a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, en référence aux conflits armés en Syrie, en Irak et au Yémen.
“Nous devons et nous sommes prêts à discuter de ces questions avec l’Iran” qui doit “jouer un rôle constructif au sein de la communauté internationale et à l’égard de ses voisins dans la région”, a expliqué le chef de la diplomatie allemande, lors de sa visite samedi à Téhéran.
“Les solutions pacifiques ne dépendent pas d’un seul acteur et c’est pourquoi mon voyage ne s’arrête pas ici” à Téhéran, a aussi indiqué le ministre allemand des Affaires étrangères, a repris l’AFP. La conclusion de l’accord entre l’Iran et les puissances occidentales, sous l’égide de l’AIEA, permettra la levée des sanctions imposées à Téhéran depuis des décennies, même si cela se fait de manière progressive.
Hier, l’Union européenne a annoncé la suspension des sanctions imposées à l’Iran. Les États-Unis ont, eux aussi, annoncé la levée des sanctions, mais pas toutes, car l’Iran doit d’abord faire preuve d’un strict respect du texte de l’accord qu’il a conclu.
“Je vous demande par la présente de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire entrer en vigueur les engagements américains à l’égard des sanctions”, a déclaré Barack Obama dans un mémorandum adressé aux responsables concernés de son administration (diplomatie, Trésor, Commerce, Énergie).
“Ce jour est important pour nous tous, et une première étape cruciale dans le processus engagé pour que le programme nucléaire iranien soit exclusivement pacifique”, a déclaré le secrétaire d’État John Kerry dans un communiqué, repris par les agences de presse.
La levée totale des sanctions imposées par les puissances occidentales et l’ONU ne sera effective que d’ici à dix ans.
D’ici là, Téhéran aura démantelé tout son programme nucléaire militaire et liquidé une grande partie de son uranium enrichi.