La bourse d’Alger est loin de se vanter d’être une place financière. Et pour cause ! Elle n’arrive pas encore à attirer les entreprises prédisposées au demeurant à y s’y jeter.
Il faut dire que les entraves sont multiples. Et celles des entreprises privées qui en fait l’expérience ont très vite déchanté. En bref c’est la désillusion. Et Hassan Khelifati n’a pas caché sa déception après deux ans. Le PDG d’Alliance assurances qui était l’invité de la radio web de notre confrère Maghreb Emergent, remet en cause la position de juge et partie dans laquelle s’est installé le ministère des Finances. Lequel est à la fois propriétaire des entreprises publiques et régulateur du marché boursier.
C’est d’ailleurs à juste titre d’ailleurs, que M. Khelifati relèvera cette discrimination, au moment où l’on annonce depuis quelques semaines l’entrée à l’institution sise au boulevard Amirouche d’une dizaine d’autres entités économiques publiques. Des entreprises étatiques qui seront certainement appuyées par le Trésor lorsqu’elles seront en difficulté, contrairement aux privés.
Le PDG d’alliance assurances, déçu rappellera que son entreprise avait la possibilité d’engager un partenariat pour l’entrée dans son capital d’un fonds d’investissement étranger à hauteur de 34% pour une valeur de 2,5 milliards de dinars. « Nous avions obtenu l’autorisation du conseil national de l’investissement.

Mais nous avons finalement décliné l’offre parce que nous voulions participer à la relance du marché financier algérien », précisera M. Khelifati. Déçu mais sans regret aucun, le patron d’Alliance a déploré que les assurances données par les autorités notamment à propos des achats des titres.
L’autorité de régulation c’est le ministère des finances, séparation entre le propriétaire et le régulateur pour une meilleure concurrence. L’invité de la radio web a indiqué que la compagnie a renoncé à lancer le nouveau produit qu’est l’assurance vie. La raison ? Elle réside selon lui dans le désintéressement du Fonds national d’investissement de ce produit. « Nous leur avons écrit et ils nous ont répondu qu’ils n’étaient pas intéressés, sans aucune autre précision ou explication », dira Hassan Khelifati.
Lequel indiquera que sa compagnie avait engagé une démarche triangulaire avec un groupe tunisien et la sollicitation du fonds national d’investissement. « Car nous nous sommes appuyés sur le discours de l’époque qui se voulait rassurant et précisait qu’il allait nous aider. Nous avons eu moins de chances que AXA et moins de privilèges », a martelé M. Khelifati. Revenant sur l’assurance vie, l’hôte précisera que « nous n’avons aucun intérêt à investir 1 milliard de dinars pour une activité embryonnaire.
En revanche, et apparemment pour rentabiliser ses activités, Alliance assurance se lance dans l’immobilier avec les Brésiliens et dans le secteur avicole. Une décision pour le moins étrange quand on sait que les deux domaines ne font pas partie du métier des assurances. Hassan Khelifati apporte des précisions en indiquant que le rôle de sa compagnie se lance en fait dans ce qu’il appelle des opportunités de rendements.
« Ce n’est pas notre métier, nous ne ferons qu’accompagner les investisseurs ». Cela aura-t-il une répercussion sur le rebondissement du titre ? L’invité de radio web dira que la cotation n’a pas bougé.. Il estime que les banques n’assument pas leur mission, comme celle d’assurer la dynamique. Et de lancer : « Nous avons dû racheter 18.000 titres. Mais nous ne pouvons le faire qu’une seule fois. »
A propos du litige qui l’oppose à son camarade au sein du forum des chefs d’entreprises, Mahieddine Tahkout en l’occurrence, il dira que ce conflit relève du pur complot fomenté par d’anciens cadres de la compagnie. Un complot dont est également victime le propriétaire de l’entreprise de transport universitaire. « Je pense que les deux parties sont victimes d’un complot orchestré par d’anciens cadres de notre compagnie et qui sont aujourd’hui les assureurs de ce groupe ». Des preuves, Hassan Khelifati n’en a pas, mais des soupçons oui. « C’est la raison pour laquelle j’ai proposé que le litige soit réglé à l’amiable. »
Par Faouzia Ababsa