A l’approche de la révision du texte fondamental de la République, c’est la polémique totale sur la question du mandat présidentiel, un article qui aura à définir les manœuvres des présidentielles de 2014.
Maintenant que la révision de la Constitution se confirme avant les prochaines élections présidentielles, puisque le président Bouteflika a entamé une série de réunions autour de ce sujet, des partis politiques qui sont entrés dans un profond sommeil, après les élections législatives et locales, se réveillent pour lancer le débat à nouveau, sur l’article 74 du texte fondamental de la République portant sur le mandat présidentiel.
Il est à rappeler que cet article, après la révision de la Constitution en 2008, consacre la non limitation des mandats présidentiels, limité dans le passé à deux mandats. Cette question semble redonner de la vie à quelques formations politiques qui se sont prononcées sur le sujet, au point où certains ont donné l’impression de mener une pré-campagne pour un quatrième mandat, avant que la personne concernée ne se prononce sur le sujet. Si dans un passé récent, c’était le FLN et le RND qui menaient campagne en faveur de Bouteflika , maintenant c’est les nouveaux débarqués en l’occurrence, le Taj de Amar Ghoul et le MPA de Amara Benyounes, deux ministres au gouvernement Sellal qui jouent ce rôle, en exprimant leur soutien à la candidature du Président Bouteflika, s’il briguerait un 4ème mandat.
Dans ce cadre, Amar Ghoul, président du parti Tadjamoua Amel El Djazair »TAJ » a souligné, samedi à Tlemcen, que «sa formation politique soutiendra la candidature du Président Bouteflika, dans le cas où, il briguerait un quatrième mandat. Selon cet ex-militant du MSP » »En démocratie chacun est libre de se porter candidat. Notre parti soutiendra la candidature du président Bouteflika, dans le cas où il se présenterait pour un 4ème candidat. De son côté, le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounes, a estimé samedi à Constantine, que la limitation du nombre de mandats présidentiels « ne peut constituer un préalable à la démocratie ». Benyounès a qualifié de « faux débat » la campagne « pour ou contre un quatrième mandat de l’actuel chef de l’Etat ».

Il a affirmé son soutien au président de la République, au cas où il déciderait de se présenter à un quatrième mandat. Selon, Benyounes, la candidature aux présidentielles prévues en 2014, est un « droit consacré par la Constitution pour tout citoyen algérien ». Pour le président du parti El Karama, Mohamed Benhamou, l’amendement de la Constitution, décidé dans le cadre des réformes politiques en Algérie, doit être soumis à un référendum populaire. S’exprimant dans le cadre des travaux de la première session du comité central de son parti, M. Benhamou a plaidé pour un régime semi-présidentiel, affirmant que la candidature à la présidentielle doit être un « procédé démocratique ouvert à toute personnalité nationale politique sans exclusion ».
D’autre part , le secrétaire général de l’Union des forces démocratiques et sociales (Ufds), M. Nourredine Bahbouh, a appelé samedi à Alger, à la consécration du régime semi-présidentiel dans l’amendement constitutionnel prévu. Dans une déclaration au terme des travaux de la session du conseil national de l’Ufds, il a précisé à ce propos, que sa formation politique propose « de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels » dans cet amendement pour concrétiser le principe de l’ »alternance au pouvoir ».
Du côté des islamistes, le président du MSP, Aboudjerra Soltani, ne cache pas ses ambitions de devenir président de la République, mais la réalité est difficile pour ce courant dispersé, d’ailleurs, Soltani conditionne le changement par la limitation du nombre de mandats présidentiels. Alors que Sofiane Djillali (Djil eldjadid) essaye désespérément, de mettre en place un front contre un quatrième mandat de Bouteflika. Le 8 mai dernier, à la veille des dernières législatives, le Président Bouteflika a prononcé la fameuse phrase : « Djili tab djnanou » (Ma génération est finie, ndlr). « C’est l’heure de passer le flambeau aux jeunes. 50 ans après l’indépendance, nous sommes toujours au pouvoir. Il est temps de le céder aux jeunes ». Cependant, à moins d’une année de la fin du troisième mandat, la fièvre de l’après-2014 est à son sommet et toutes les manœuvres semblent permises
Par Nacera Bechar