Il reste cinq jours au Conseil constitutionnel pour annoncer la liste finale des candidats qui seront retenus pour la course à l’élection présidentielle du 17 avril. L’Institution présidée par Mourad Medelci, doit répondre aux accusations concernant le trafic de formulaires de quelques postulants, avant de donner le coup d’envoi de la campagne électorale, le 23 du mois en cours.
Cependant, la classe politique avec toutes ses différentes positions à savoir, boycotteurs, participants et opposants au quatrième mandat, est déjà sur le terrain cette semaine. Si dans l’histoire des élections en Algérie, les élections législatives et communales de 1992 ont marqués les Algériens avec l’arrêt du processus électoral, suivi des années de sang, la présidentielle du 17 avril prochain reste spécifique par notamment, la décision de la classe politique par rapport à ce scrutin et la naissance d’un mouvement représentant la société civile, appelé « Barakate » qui mène des actions sur le terrain contre » le quatrième mandat « .
Cela même, s’il ne s’agit pas d’une opposition à la personne du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Le mouvement « Barakat » n’a rien à voir avec les partis qui boycottent la présidentielle, ce qui affirme une nouvelle fois, que les Algériens ne font plus confiance aux formations politiques depuis des années, et même ceux qui voteront le 17 avril, vont voter pour une personne et non pour un candidat d’un parti. Dans ce contexte, les partis boycotteurs annoncent, de leurs côtés, la création de la Coordination nationale pour le boycott de la présidentielle. Un sit-in est programmé le 12 mars prochain, à l’esplanade de Riadh-El-Feth et un meeting est programmé à la salle Harcha.
Le MSP et les autres boycotteurs savent bien que leur demande pourrait être refusée, puisque le ministère de l’Intérieur avait indiqué auparavant que les salles sont réservées pour l’animation des meetings en faveur des candidats à la présidentielle. En dehors des boycotteurs, ceux qui participent à la prochaine présidentielle en soutenant un candidat indépendant ou le président de leur parti affûtent leurs armes en prévision de la campagne électorale attendue dans moins de quinze jours. Il est à rappeler que 10 postulants à la présidentielle ont déposé leur dossier de candidature au Conseil constitutionnel.
Il s’agit respectivement du président du parti Karama, Mohamed Benhamou, le président du Front national algérien, Moussa Touati, le président du parti Ennasr El-watani, Mahfoud Adoul, l’ancien ministre délégué au trésor (juin à octobre 1991), Ali Benouari, et le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, le président du Front El-Moustakbel (FM), Abdelaziz Belaïd, le président du Rassemblement algérien (RA), Ali Zaghdoud, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, le président sortant, Abdelaziz Bouteflika et l’ancien chef du gouvernement (août 2000-mai 2003), Ali Benflis. Il est à noter que malgré ce nombre de candidats, le paysage politique montre une dualité entre Benflis et Bouteflika, surtout que ces deux derniers bénéficient de soutien d’un nombre de partis politiques, même si le poids de ses partis diffère d’une formation à une autre.
Quant au candidat, Abdelaziz Bouteflika, il y a plus de 30 formations politiques qui ont affiché leur soutien, dont le FLN, le RND, le MPA et le Taj qui a créé le Front pour la fidélité. Ces partis qui ont mené l’opération de la collecte des signatures, sont déjà sur le terrain pour sensibiliser déjà les citoyens à voter pour le candidat Bouteflika, mais surtout aller voter, car tout l’enjeu est dans le taux de la participation.
Ceux qui soutiennent Ali Benflis, 18 partis politiques, sont aussi en campagne pour la participation au scrutin du 17 avril. Jeudi, ils ont tenu une réunion à Alger, qui s’est soldée par un appel à une large participation, afin de permettre au peuple » de préserver sa voix et éviter que sa volonté ne soit confisquée » Cependant, la position la plus spécifique reste celle du FFS, qui opte pour le ni vote ni boycott, une position qui ne diffère pas de celle de l’ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche.
N. B.