Entre offres spéciales d’agences de voyages et initiatives de jeunes amoureux du pays : Un réveillon “made in bladi”

Entre offres spéciales d’agences de voyages et initiatives de jeunes amoureux du pays : Un réveillon “made in bladi”

La tendance de cette année est au Sud. Ces jeunes aventuriers et amateurs de musique trouvent leur bonheur dans cette destination. Pendant la journée, ils découvriront la magie du Sud algérien et auront leur nuit bercée par la musique locale…

Une fois n’est pas coutume, les fêtes de fin d’année auront un accent bien de chez nous! En effet, la tendance du réveillon 2018 est au «made in bladi». «J’ai connu une augmentation de plus de 50% des réservations sur les produits locaux que je propose dans mon agence», assure fièrement, Moumen Nacera, directrice de l’agence de tourisme «Voyage du coeur» du Télemly, à Alger. «L’année dernière, j’avais aussi misé sur des circuits locaux, mais c’était très difficile pour moi de les écouler surtout avec la concurrence tunisienne qui casse les prix. Néanmoins, cette année, j’affiche presque complet sur tous mes produits made in bladi», ajoute-t-elle avec un large sourire. «Le Sud est très demandé. Je peux affirmer que c’est la mode de ce réveillon. J’ai reçu beaucoup de demandes que je n’ai pas pu toutes satisfaire», affirme cette professionnelle du tourisme qui a pris le risque de jouer à fond la carte du local. «J’ai programmé deux circuits pour Timimoun qui est la star du moment.

Un circuit court qui débute le 28 décembre et se termine le 1er janvier et un autre plus long qui commence le 25 décembre et prend fin le 2 janvier. Les deux circuits sont proposés en avion ou en bus», indique-t-elle. «J’ai aussi vendu beaucoup de voyages à la carte. J’avais un autre circuit de prévu pour Djanet, mais j’ai dû l’annuler à cause du problème de manque de transport. Les avions vers cette destination affichent tous complet pour cette période. J’aurais aimé que les dessertes vers Djanet soit augmentées comme cela a été fait pour Timimoun. Mais bon,…», se désole-t-elle, non sans affirmer que ses clients sont pour la majorité des locaux, mais aussi des étrangers (une vingtaine de binationaux et une dizaine d’étrangers, ndlr).

La magie du Sud

Il n’y a pas que chez «Voyage du coeur» que le Sud affiche complet. Le tour-opérateur public «Onat» n’a presque plus de places pour un réveillon au Sud. Il avait pourtant mis le paquet avec des circuits sur toutes les villes touristiques du Sud: Djanet, Timimoun, Biskra, Taghit, Tamanrasset, Ghardaïa… Mais les prix des plus concurrentiels qu’il a affichés ont fait que les places étaient épuisées aussi vite qu’elles ont été affichées sur leur page facebook, principal support publicitaire. «Il nous reste encore quelques places sur Ghardaïa.

Cela vous coûtera 19.000 dinars pour trois jours, transport, hébergement et dîner de la Saint- Silvestre compris», répond un prestataire de l’agence de l’Onat de Riad El Feth à Alger où nous nous sommes fait passer pour des clients. Cet agent des plus courtois nous confie que les demandes pour cette année ont dépassé leurs attentes.

Mais que nous vaut cet amour pour le Sud algérien? «D’abord, il y a la crise financière qui frappe le pays. C’est surtout les jeunes qui se sont permis de s’offrir des vacances à l’étranger.

Et cette année, il y a chez eux une mode qui est le Sud algérien. Ça les fait rêver! Ces jeunes aventuriers et amateurs de musique trouvent leur bonheur dans cette destination. Pendant la journée, ils découvriront la magie du Sud algérien et auront leur nuit bercée par la musique locale», estime Faycel, voyagiste installé dans l’est du pays. «Il y a aussi l’aspect sécuritaire qui joue un grand rôle. Les menaces sécuritaires qui pesaient à nos frontières avec le Mali et la Libye et le conflit de Ghardaïa dissipés, les jeunes ne trouvent plus aucune raison d’éviter cette destination. Même si les prix restent quelque peu excessifs par rapport à la concurrence tunisienne. Une semaine dans une ville du Sud varie entre 45.000 à 50.000 DA, carrément le double que pour la Tunisie.

Cependant, cette dernière ne fait plus rêver par rapport à notre Sud qui réserve mille et une surprises à ses visiteurs», poursuit-il en précisant que les Tunisiens ont tenté des offensives avec des séjours en demi-pension qui débutent à partir de 18.000 dinars. «Mais rien n’y fait! C’est l’année de notre Sud», se réjouit-il.

Toutefois, le Sud ne sera pas la seule région à l’honneur en cette fin d’année. Sur Internet, des visites guidées, le jour de l’An, à Djemila (Sétif), les balcons du Ghoufi (Batna) ou les montagnes du Djurdjura (Tikjda, Azeffoun…) pullulent. D’ailleurs, notre amie Nacéra de l’agence «Voyage du coeur» a réservé des surprises du genre à ses clients. Cette dame qui se bat pour la promotion de la destination Algérie en proposant toute l’année des circuits innovants dans tout le pays, assure qu’en plus du Sud elle a «concocté» d’autres «tours» à ses clients. «C’est ma nouveauté de cette année: une soirée de la Saint- Silvestre à la montage (Chréa) où face à la mer à Annaba. J’ai des séjours de trois jours et deux nuits dans ces deux endroits magiques, à partir de 18.000 dinars», souligne-t-elle. Il y a aussi cette initiative citoyenne qui a réussi à allier tourisme et solidarité. C’est l’expérience unique qu’ont réussi à monter quatre jeunes amoureux du voyage.

Loin du «halal» ou «haram»…

Surnommé «Sac à tour», ce réveillon d’un autre genre a pour objectif de découvrir les traditions et les coutumes d’un village, vivre ses traditions et partager ses valeurs, tout en contribuant par sa participation à aider les habitants de ce village qu’est Aaidassen à Ighil Ali, dans la wilaya de Béjaïa. Ce voyage «engagé» doit permettre à ses participants de contribuer à la dynamique économique, sociale, environnementale et culturelle du village. Il doit aussi aider à la création d’emplois pour les jeunes du village en les initiant à l’organisation de l’événement (entretien du lieu, gestion des séjours, accompagnement touristique, déplacements, etc.), et surtout sensibiliser à la promotion de la richesse de la culture du village(visite des lieux culturels, sollicitation de conteurs de la région, musiciens et danseurs traditionnels, explication des rites des différentes étapes de la vie, etc.).

Un voyage qui résume donc à lui seul l’esprit de cette nouvelle génération éprise par son amour pour l’Algérie et son envie de découverte qui a fait que le réveillon 2018 soit «Taâna»… Des soirées divertissantes avec musique, animation et gastronomie ont aussi été programmées, notamment au niveau des grands hôtels de la capitale. Les grands restaurants vont aussi organiser leurs soirées de réveillon de fin d’année. Les boîtes de nuit de la capitale ont, comme d’habitude, programmé des soirées tout en musique. Tous les bons plans de ces sorties sont disponibles sur le site spécialisé Kherdja.com, raï, house, techno, latino… Il y en a pour tous les goûts. Des soirées de folie vous attendent donc. Il y a cependant le problème des prix. Les tarifs sont excessifs. Il faut jusqu’à 50.000 DA pour un package dîner, spectacle et hébergement pour deux personnes. Les prix des dîners-spectacles sans hébergement débutent à 10.000 DA le couvert. Cela dans des restaurants qui ne sont pas vraiment de renommée. Pour un grand restaurant, il faudra compter un minimum de 30.000 DA. Ce qui est l’équivalent, si ce n’est plus, d’un voyage dans les destinations citées plus haut! L’entrée en boîte de nuit est au minimum à 7000 DA. Elle peut aller jusqu’à 25.000 DA, tout dépend de la formule et du nom de la boîte. Alors, certains préfèrent prendre leurs voitures et aller vers la conquête de l’Ouest.

Plus exactement à Oran, la ville qui ne dort jamais, où les prix pour les boîtes de nuit sont beaucoup plus accessibles.Une autre catégorie a choisi de passer le réveillon en famille. Par choix ou par manque de moyens. Des dîners en famille seront organisés. Avec au programme: festin et longues discussions jusqu’au bout de la nuit…

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