Préoccupés du bien-être de leurs enfants, les parents se convertissent automatiquement en «supercomptables», tournant ainsi le dos à la politique
A la veille de l’élection présidentielle, les parents boudent la politique et s’occupent des loisirs de leurs enfants.
Depuis le début de la semaine en cours, les classes sont vides. Aux premières heures de la matinée, les rues de la capitale sont fantomatiques. La circulation est fluide. Ce n’est pas la grève. Bien évidemment, ce sont les vacances scolaires. Préoccupés par le bien de leurs enfants, les parents se convertissent automatiquement en «supercomptables», tournant ainsi le dos à la politique. Pourtant, l’Algérie s’apprête à organiser une élection présidentielle, le 17 avril prochain, qu’on dit décisive pour l’avenir du pays. Du coup, c’est la quête de la meilleure formule à même de faire profiter les enfants.
Les enseignants, les femmes au foyer et les étudiants pour la plupart d’entre eux, rejoignent leur famille dans leur ville natale, loin du bruit et du stress quotidien.
La plupart des parents interrogés, affirment que le bien de leurs enfants constitue la principale préoccupation, loin de l’élection présidentielle. Ils s’abstiennent de tout commentaire en prétendant l’ambiguïté et le manque d’information qui voilent la scène politique.
Pour certains, le vote ne figure même pas à leur programme. «L’actualité est dominée par les politiques, notamment avec l’annonce de la campagne électorale. Tout le monde en parle, les journaux, les programmes télévisés, les émissions. C’est infernal», se plaint Si Mokrane, un parent d’élève interpellé sur la question. Il révèle qu’il préfère prendre une pause avec ses enfants à l’ouest du pays, pour fuir les tracas et cette situation qui va de mal en pis. «En cette saison de printemps, pourquoi priver mes enfants des grandes balades à la campagne, des sorties en famille ou des promenades en forêt», s’interroge-t-il. En vacances, certains parents chargent leurs enfants de petites missions afin de les occuper. D’autres préfèrent les envoyer chez les grands-parents à la montagne.
D’autres encore prennent carrément leur congé pour partir en voyage et partager de bons moments en famille. Certains ne bougent pas de la maison, se contentant de laisser leurs enfants jouer dans le quartier et les surveiller par la fenêtre. «Comme à chaque approche des vacances, j’emmène mes enfants pour une virée au village de mes parents. Mes enfants aiment le village, les montagnes et les puits de la Kabylie», témoigne Khadidja, la quarantaine, une femme au foyer, rencontrée au marché de Bab El Oued. Elle ajoute que les vacances c’est aussi une occasion pour s’éloigner un peu du vacarme stressant de la ville. Tous les parents ont le même discours.Celui des résultats scolaires de leurs enfants. «Si les résultats sont faibles et le trimestre est négatif, sûrement le passage sera acquis de justesse, donc pas de vacances», souligne fermement une autre maman qui semble intransigeante. Elle ajoute qu’afin d’améliorer le niveau de ses enfants, le meilleur moyen est de consolider le niveau durant la période des vacances. Il s’agira de donner des cours supplémentaires, de rattrapage et de renforcer certains apprentissages pour qu’il n’y ait pas d’échecs. «C’est la fin de session des examens scolaires.
Mes deux enfants ont eu de bons résultats. Ils méritent d’êtres récompensés. C’est un accord entres nous trois», explique Nadia, médecin de son état dans une clinique privée à Alger en contredisant l’avis de la précédente. Elle précise que les vacances des enfants sont sacrées, notamment lorsqu’ils ont passé un trimestre perturbé et marqué par les grèves. «Les vacances permettent aux élèves de faire une pose pour revenir plus motivés», ajoute-t-elle, en regrettant que certains élèves soient privés de ce droit.