L’année scolaire qui débute ne sera certainement pas différente de celles qui l’ont précédée. Les mêmes ingrédients sont réunis pour que se répète, presque à l’identique, le scénario vécu l’année dernière.
Pour les parents d’élèves, déjà excédés par la flambée subite des prix des fournitures scolaires, l’année qui débute ne sera pas de tout repos.
La crainte, légitime du reste, est de voir se rééditer la série de grèves cycliques qui ont failli conduire à l’année blanche. Les dernières déclarations des syndicats de l’éducation au sujet des actions qu’ils projettent pour arracher leurs reliquats de droits, et leur volonté d’en découdre avec Benbouzid, qui entend procéder au licenciement de tout enseignant auteur de trois absences successives, ne sont pas de nature à les rassurer quant à l’avenir de leurs enfants.
Le souci est grand que l’affrontement s’éternise sur ce sujet et nombre d’autres questions en suspens, notamment les statuts particuliers, la retraite, la médecine du travail et la gestion des œuvres sociales, qui ne sont pas près de connaître leur dénouement, eu égard à l’intransigeance manifeste de la tutelle et aux revendications maximalistes des syndicats.
A ces sujets de discorde, s’ajoute la nouvelle mouture du code du travail que les enseignants considèrent d’ores et déjà en leur défaveur, en ce sens que le texte propose d’allonger l’âge de départ à la retraite à 60 ans,
alors que les syndicats, en accord avec la proposition défendue par le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), estiment plus juste d’autoriser les enseignants à jouir de ce droit après seulement 25 ans d’activité en raison des spécificités du métier, de ses risques et de ses contraintes.
Un avant-goût de ce que sera l’année scolaire nous est fourni par la grève des intendants de l’éducation qui contestent leur exclusion du bénéfice des primes de rendement et de documentation, quand bien même ces avantages seraient démérités, aux yeux de la tutelle. Le taux
de suivi de cette grève, estimé à 80%, est un indice révélateur de la mobilisation des personnels de l’éducation autour de nombreuses revendications socioprofessionnelles laissées depuis longtemps en suspens,
et aussi la preuve que la tension demeure vivace dans le secteur. La trêve n’aura en fait duré qu’une petite saison, l’été, le temps d’aiguiser les armes des deux côtés pour une confrontation quasi similaire à celle observée l’année passée.
Dans l’attente des actions de masse promises par les syndicats d’enseignants, les établissements risquent dans très de peu de temps d’être paralysés.
Les adjoints de l’éducation et les contractuels n’ont pas encore dit leur dernier mot, et ce ne seront certainement pas les menaces de M. Benbouzid qui vont les dissuader de recourir eux aussi à un vaste mouvement de grève. Assurément, rien n’est gagné pour M. Benbouzid.
Par Ali L.