Bouguerra Soltani, président du Mouvement pour la société et la paix (MSP), renvoie la balle au Conseil consultatif de son parti, concernant le retrait du MSP de l’Alliance présidentielle.
Bouguerra Soltani dit qu’il «entérinera toute décision prise par l’instance de la direction du parti».
Lors d’une conférence-débat sous le thème «L’Évolution de la pensée politique au sein de la jeunesse algérienne» animée, hier, à Alger, Bouguerra Soltani a déclaré que le Conseil consultatif du MSP est souverain de prendre une quelconque décision qu’il jugera utile pour son avenir politique. Le président du MSP s’est contenté de dire qu’il présenterait, aux membres du Conseil consultatif, le bilan de l’Alliance présidentielle et c’est à eux d’en juger.
Il a, cependant, refusé de donner sa position personnelle à ce sujet. Les déclarations mi- figue mi-raisin de Bouguerra Soltani sont-elles annonciatrices d’un retrait du MSP de l’Alliance présidentielle ? Dans tous les cas, cette option est plus plausible, et le vote des députés de la formation islamiste contre les projets de réformes, initiées par le président de la République, en est l’illustration parfaite du malaise qui a gagné l’Alliance.
À cela, il faut ajouter les sorties publiques du président du MSP qui estime que l’Alliance présidentielle est dépassée. L’attitude de Bouguerra Soltani n’a pas été du goût du SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, son partenaire au sein de l’Alliance présidentielle, qui lui a rappelé l’objectif de la création de la coalition gouvernementale et qui a estimé que «chacun est libre de quitter le navire ».
Les prochaines échéances électorales semblent précipiter l’effritement de cette Alliance. Bouguerra Soltani, connu pour sa politique de l’entrisme, cherche, à travers ses critiques, des actions de l’équipe gouvernementale, dont il fait partie, à redorer le blason de parti d’opposition au MSP. Avec de tels propos, Bouguerra Soltani confirme le double langage pour lequel est connu le MSP.
Comme dit le proverbe algérien «Manger avec le chacal et pleurer avec le berger». Lors de cette conférence, l’orateur a critiqué toutes les politiques des gouvernements, menées depuis l’Indépendance de l’Algérie, à ce jour. Des politiques que lui-même ne cesse de cautionner à travers sa participation à plusieurs gouvernements. En choisissant ce thème, le président du MSP ne cherche-t-il pas à gagner la sympathie des jeunes qui représentent une part importante du lectorat.
Hacène Nait Amara