Entre le message de benghebrit et le blocage «momentané» des réseaux sociaux Bac: gare aux couacs!

Entre le message de benghebrit et le blocage «momentané» des réseaux sociaux Bac: gare aux couacs!

Les réseaux sociaux étaient, hier, opérationnels dès 15 heures. Une nouvelle opération de sabotage n’est pas du tout exclue.

Dans sa «guerre» contre les fraudeurs, la ministre de l’Education nationale a choisi d’user du même canal pour s’adresser aux lycéens. Ainsi, quelques heures avant le «black out» imposé aux réseaux sociaux, Nouria Benghebrit s’est exprimée en vidéo sur sa page facebook officielle. Comme pour la session du 29 mai dernier, la ministre a adressé un message aux candidats à l’examen partiel du baccalauréat. La comparaison s’arrête là.

Dans la forme c’est le même procédé, mais dans le fond, le discours de la ministre était, disons le mot, très engagé et quasiment militant.

Un militantisme qui tient d’une charge patriotique très remarquable dans ses accents. Et pour cause, la ministre n’a pas hésité à qualifier l’épisode des fuites des sujets de «tentatives criminelles» destinées certainement à perturber les candidats, mais également à attenter à la crédibilité du baccalauréat et de l’Etat algérien. «C’est un appel à la résistance que je vous lance, un appel pour déjouer toutes les tentatives de perturbation», a-t-elle soutenu.

Le ton est on ne peut plus ferme et l’allusion au complot contre le pays par le biais des fuites massives est on ne peut plus clair. Aussi, Benghebrit en appelle à la «vigilance de tous pour que toutes les consignes de sécurité puissent être respectées à la lettre, et à tous les niveaux».

N’oubliant pas le thème principal de son message, Mme Benghebrit qui a noté que les candidats appelés à refaire l’examen «n’ont aucune responsabilité dans l’épreuve que toute l’Algérie a vécue», les a incités à «relever le défi de la réussite par soi-même».

Une manière de les encourager à ne pas céder à la tentation quelle qu’elle soit. Et la ministre relèvera que des candidats n’ont pas trempé dans la combine de la triche et ont «fait preuve d’un sens élevé de responsabilité».

En fait, Benghebrit ne critique pas plus les réseaux sociaux que ceux qui les instrumentalisent à des fins criminelles.

Le propos est empreint d’évidence, d’autant que la ministre a utilisé Facebook pour faire passer son message. Il reste que le conseil de la ministre aux candidats était d’éviter les réseaux sociaux, spécifiquement durant la période de l’examen. «Ce comportement affecte leur moral, les fatigue et diminue leur concentration.» Elle n’aura pas tort, puisqu’au moment où elle postait son message sur Facebook, ce réseau social a été utilisé pour diffuser un sujet qu’on voulait faire passer pour l’épreuve d’histoire-géographie. C’était le début d’une opération de déstabilisation des candidats qui a tourné court après le blocage des réseaux sociaux qui a pris effet avant-hier à 20 heures.

La ministre qui n’avait pas annoncé la mesure radicale du blocage a tenté d’expliquer aux candidats l’importance du moment et les éveiller au fait que le comportement digne serait de ne pas donner suite aux tentatives de destabilisation. On pourra savoir si le message de la ministre a porté, puisque le réseau social était, hier, opérationnel dès 15 heures. Une nouvelle opération de sabotage n’est pas du tout exclue. Le gouvernement prend donc le risque d’une perturbation des candidats. Leur réaction nous révèlera leur niveau de conscience face à un enjeu crucial.

En attendant, le gouvernement a donné à ses détracteurs l’opportunité de repasser à l’attaque. Au moment où nous mettons sous presse, on ne signale pas de fuites, vraies ou fausses, mais il n’est pas dit que la nuit ne sera pas chargée en postes sur Facebook, avec tout ce que cela suppose de perturbations pour les quelque 555.000 candidats au baccalauréat.