La situation sécuritaire au Sahel donne beaucoup de soucis aux pays de la région
Le rôle pivot de l’Algérie dans la région est reconnu par ses partenaires.
L’Algérie est appelée à jouer un rôle pivot dans la lutte antiterroriste au Sahel, c’est a priori, le souhait exprimé hier et renouvelé aujourd’hui par les Etats-Unis d’Amérique, qui soutiennent sans aucune équivoque que l’Algérie est en mesure d’assurer ce rôle pour juguler la menace terroriste dans cette région.
Les Américains estiment que l’Algérie détient les compétences exigées sur les plans stratégique, géographique, économique, surtout son expérience incontestable et c’est sur cette base que l’Algérie s’attribue le statut de leader.
Ces intentions américaines à l’égard de l’Algérie, maintes fois abordées par de hauts responsables US de par le passé, viennent d’être formulées à L’Expression par l’ambassadeur des USA, Henry S. Ensher à Constantine, lors de sa visite de mardi dernier.
De nombreux responsables de haut rang en visite en Algérie avaient tenu des propos identiques concernant le même sujet.
Lors de sa visite en Algérie, le sous-secrétaire d’Etat adjoint chargé du Maghreb, Raymond Maxwell, avait souligné l’existence entre l’Algérie et les Etats-Unis d’un partenariat dans le domaine de la lutte antiterroriste, l’échange de renseignements et la lutte contre le trafic d’armes et de soutenir que «les nombreuses visites de responsables américains en Algérie ne font que souligner la haute teneur des relations algéro-américaines.
Les deux pays ont beaucoup d’intérêts communs». Il est clair que la crise en Libye a été un facteur déterminant et le moteur qui donnera un nouveau souffle à la coopération algéro-américaine au regard du regain d’intérêt pour la mise en place d’une stratégie susceptible de freiner les appétits meurtriers d’une organisation terroriste qui exploite pleinement le chaos qui règne en Libye. Pour sa part, la coordinatrice adjointe des programmes au Bureau américain de la coordination de la lutte antiterroriste, Mme Gina Abercrombie-Winstanley, indiquait, alors en visite en Algérie que «les USA considèrent l’Algérie comme l’un de leurs meilleurs partenaires en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme». Non sans avoir reconnu que les USA «tirent profit de l’expérience algérienne dans la lutte contre le terrorisme».
De telles déclarations viennent soutenir celle de l’ex-secrétaire d’Etat Condolezza Rice en 2008, qui a qualifié l’Algérie de championne de la sécurité internationale et régionale.
A son tour Jeffrey D. Feltman, secrétaire d’État adjoint américain pour les Affaires du Proche-Orient et l’Afrique du Nord, abondera dans le même sens. Si les échanges sécuritaires entre Alger et Washington, notamment en matière de lutte contre le terrorisme à travers une solide coopération, se sont imposés en alternative depuis les attentats du 11 septembre, les deux dernières années ont été particulièrement riches en contacts multiformes entre les deux pays impliquant de nombreux responsables américains, militaires, civils et gradés dans le renseignement. L’axe Washington-Alger s’est consolidé depuis dans un contexte marqué par de nombreux déplacements effectués en Algérie par des personnalités de marque: Jeffrey Feltman, le commandant de l’Africom, le général William Ward, ensuite celle de son successeur le général Carter F. Ham, Vicki Huddleston, la sous-secrétaire US à la Défense en charge de l’Afrique. Le défilé des responsables américains à Alger sera également ponctué par la visite du conseiller du président des USA Barack Obama; John Brennan.
L’objectif est le même: renforcer les relations bilatérales en matière de lutte antiterroriste. Comme le confirmera mardi dernier l’ambassadeur des USA.
La jugée dans ce domaine est considérée satisfaisante par les deux partenaires qui appellent à son intensification au niveau du Sahel, une vaste région pauvre et désertique considérée comme une zone d’influence française.
Le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso sont encore liés à la France par des accords bilatéraux qui autorisent ce dernier pays à intervenir militairement si la situation l’exige. Cet état de fait donne en apparence une longueur d’avance à Paris qui semble détenir les clés du problème sahélien, mais c’est compter sans la nouvelle approche américaine, qui accorde désormais au Sahel une grande importance stratégique. Plus pragmatiques que des Français desservis par leur passé colonial dans la région, les Américains n’ont nullement l’intention d’abandonner des zones infestées par le terrorisme et ayant des frontières communes avec trois grands pays producteurs de pétrole, l’Algérie, la Libye et le Nigeria. C’est donc en toute logique américaine qu’ils misent davantage sur le rôle de l’Algérie.