Entre la fuite du fisc et le transfert illégal de la devise Où va Orascom télécom holding ?

Entre la fuite du fisc et le transfert illégal de la devise Où va Orascom télécom holding ?

Le groupe égyptien Orascom Télécom a indiqué, jeudi, avoir reçu un avis du fisc algérien pour sa filiale basée en Algérie l’invitant à régler une somme d’environ 230 millions de dollars et affirmé qu’il contesterait cette demande.

Orascom Télécom Holding (OTH) avait également affirmé que la veille, le président de la filiale algérienne du groupe, Orascom Télécom Algeria (OTA), connue sous le nom de Djezzy, avait été convoqué par la police dans le cadre d’une enquête sur des infractions à la législation sur les changes.

OTA a reçu un avis du fisc algérien pour régler les impôts pour 2008 et 2009 «d’un montant d’environ 230 millions de dollars», a indiqué, jeudi, Orascom dans un communiqué. Or cela n’a pas été du goût d’Orascom qui selon le même communiqué, OTA a déjà payé les impôts pour cette période, a affirmé le groupe.

Et ce n’est pas tout, OTH conteste le «calcul du fisc algérien», poursuit-on dans le même communiqué. Et là, ce sont tout le temps les mêmes scénarios qui se répètent. Les dirigeants du groupe égyptien n’ont manqué, en effet, aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur les responsables algériens.

Naguib Sawiriss a, dans une déclaration récente à la presse, affirmé sans trop de détours que «les autorités algériennes ont pour objectif de déstabiliser sa filiale Djezzy». Pour sa part, le ministre des Postes et des Technologies de la communication et de l’information s’est montré catégorique quant à cette question. «Alger n’exerçait aucune pression sur Orascom Télécom pour qu’il cède à l’État sa filiale algérienne», a affirmé Moussa Benhamadi à la lettre.

À noter enfin que Tamer El Mahdi, le directeur général (DG) de Djezzy, a été convoqué, mercredi dernier, par la police pour être interrogé sur des accusations d’infraction à la législation des changes et des mouvements de capitaux. Ce dernier est accusé par la Banque d’Algérie d’atteinte à la législation des changes en vigueur dans notre pays.

Autrement dit, Tamer El Mahdi est soupçonné de transférer illégalement des devises à l’étranger. Si ces accusations s’avèrent vraies, le DG de Djezzy risque d’être puni d’une peine d’emprisonnement de deux à sept ans et d’une amende qui ne saurait être inférieure au double de la somme sur laquelle a porté l’infraction et de la confiscation du corps du délit et des moyens utilisés pour la fraude.

Farid Houali