Après les rudes journées de l’hiver dernier quand la température est descendue bien bas, ces jours-ci, c’est une chaleur torride qui sévit bien que l’été n’en soit qu’à ces premiers jours. Nos aînés disent qu’à chaque fois que nous avons un hiver froid, l’été qui le suit est particulièrement chaud. Mais nos ancêtres ne nous ont pas dit si les prix des produits de première nécessité suivaient une courbe ascendante à chaque fois que le mercure descend ou monte, chose que nous découvrons aujourd’hui, aux dépens exclusifs de nos poches.
En effet, on se souvient de la bouteille de gaz butane qui a dépassé les 1.000 DA en certains endroits, la pomme de terre à plus de 100 DA et beaucoup d’autres produits qui ont vu leurs prix augmenter de manière très discrète, ceci quand il a fait un peu plus froid que les années passées. Maintenant qu’il fait chaud, que la pomme de terre coûte entre 30 et 40 DA pour la meilleure qualité et que la bouteille de gaz butane est revenue à son prix initial, ce sont d’autres produits qui prennent le relais pour nous déposséder de tout ce que nous pouvons avoir comme salaires ou autres. En effet, un tour au marché nous renseigne sur les prix actuels qui, hormis pour dame patate, ont tous connu une certaine augmentation, certains de juste quelques dinars mais d’autres font la une de toutes les discussions, au travail, à la maison ou au café. Ainsi, l’oignon ne dépasse pas les 35 à 40 DA le kilo, le poivron coûte 50 DA pour de très belles pièces (à la présentation seulement), la carotte avoisine les 50 DA, de même que la betterave, la courgette, la salade alors que la tomate se vend entre 60 et 80 DA selon les lieux et la qualité. Les pois à écosser tiennent le haut du pavé avec des prix ne descendant pas au-dessous des 150 DA avec des pics à plus de 200 DA et demeurent de ce fait inaccessibles au commun des Algériens. Pour les fruits, la pastèque demeure assez chère à 50 et 60 DA le kilo, de même que le melon qui ne descend pas à moins de 100 DA le kilo. Quant aux autres fruits de saison, ils se situent généralement dans une fourchette comprise entre 25 et 80 DA le kilo, comme les abricots, les pêches, les nèfles, au moment où les figues d’assez bonne qualité sont cédées entre 80 et 200 DA le kilogramme toujours selon les endroits et la qualité du produit. La viande donne déjà des signes précurseurs du Ramadhan qui n’est qu’à moins d’un mois de nous et se dirigent droit vers les cimes, comme la viande rouge fraîche qui se situe juste en-dessous de la barre des 1.000 DA, la congelée qui coûte 600 DA le kilo mais en louchant vers les 650 ou plus alors que le poulet s’achemine vers les 250 puis 300 DA le plein, sinon plus. La dinde, qui est quand même entrée dans les mœurs culinaires de nombreux Algériens, demeure assez chère en coûtant entre 350 DA le tout-venant et 800 DA le kilo d’escalope. Mais là où personne ne peut donner d’explication plausible, c’est concernant le prix des légumes secs, et en particulier les pois chiches qui ont vu leur prix multiplié par quatre en passant de 70 DA à 300 DA en l’espace de quelques semaines seulement. Les détaillants expliquent cette envolée par la rareté du produit mais il faut dire qu’en y mettant le prix, on en trouve, donc la rareté est toute relative car, quand un produit vient à manquer sur le marché, on ne le trouve pas, peu importe le prix que nous soyons prêts à mettre. Les haricots secs, les lentilles et les pois cassés demeurent au même prix car très peu demandés par ces temps de chaleur.
D’autres produits, très demandés aussi durant ces journées très chaudes, ont été aussi vendus plus cher, dans certains endroits et pas dans d’autres, surtout en ce qui concerne l’eau en bouteille. En effet, dans les magasins de quartiers, dans les épiceries ou au niveau des cafés, la petite bouteille d’eau minérale’ coûte 20 DA (ce qui est déjà excessif) alors qu’au niveau des gares routières par exemple elle est proposée glacée ou fraîche à 25 DA, soit le prix d’une grande bouteille de 1,5 l ! Quant à cette dernière (1,5 l), elle est vendue à 35 DA dans les nombreux cafés et restaurants, mais ne dépasse que rarement les 25 DA dans d’autres commerces. Les boissons gazeuses commencent aussi à sortir leurs griffes bien qu’elles aient déjà connu plusieurs augmentations des prix ces derniers mois, en passant de 20 à 30 DA la bouteille d’un litre pour la limonade très normale, alors que celles de marques renommées (algériennes et étrangères) ont presque doublé de prix, ne coûtant guère moins de 45 DA jusqu’à maintenant mais des informations nous sont parvenues que ce prix va passer bientôt à 55 ou 60 DA. C’est aussi le cas des différents fromages pour lesquels il n’y a aucune règle ni aucun palier pour les prix qui sont fixés de manière très aléatoire, ce qui a fait que les prix ont connu des envolées drastiques de leurs prix sans que personne dise rien et sans que les protestations des consommateurs dépassent le seuil du magasin où ils font leurs emplettes. Ceci maintenant, à près d’un mois du Ramadhan, et le premier jour de ce mois sacré, comment allons-nous faire face aux dépenses obligatoires’ ?