Entre calculs, géostratégies et intérêts économiques,Syrie : l’autre sale guerre

Entre calculs, géostratégies et intérêts économiques,Syrie : l’autre sale guerre

Entre ceux qui crient au complot et ceux qui attisent la haine, une chose est certaine : des millions de civils (enfants, femmes, hommes) sont embarqués dans une guerre dont l’épilogue semble malheureusement encore lointain.

Née d’un soulèvement populaire au tout début de l’année 2011, somme toute légitime, réclamant des changements au niveau de la gouvernance ainsi que de meilleures conditions sociales entres autres, à l’instar de beaucoup d’autres pays dans la région (Libye, Tunisie, Égypte), cette révolte a vite fait d’être récupérée par divers groupes d’intérêts (géostratégiques, économiques, et parfois même personnels). Néanmoins, certaines sources affirment mordicus que l’ambition de ces derniers est loin d’être née d’un opportunisme pragmatique, mais bien d’une situation machiavéliquement orchestrée et dans laquelle ils jouent en fait un rôle premier.

Ainsi, et suite aux appels à manifester lancés sur Facebook, invitant les Syriens à se mobiliser les 4 et 5 février 2011, notamment devant le siège du Parlement à Damas et au vu de la tension montante et grandissante, le gouvernement tente un apaisement en annonçant une série de mesures sociales. Ces dernières prévoyaient la baisse de taxes sur les produits alimentaires de première nécessité, l’augmentation des subventions pour le fioul, la création d’un fonds social, mais aussi le recrutement de plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires.

Le gouvernement multiplie en outre les rencontres avec des représentants de la société civile et des dignitaires religieux tout en mutant ou renvoyant des dizaines de fonctionnaires corrompus.

Sous ce climat de haute tension, c’est à l’armée régulière que revient la charge du maintien de l’ordre. Cette nouvelle dynamique visant à faire peau neuve (de façade ou pas), n’a pas empêché certains va-t-en guerre, durant cette même année, de constituer progressivement et face à l’armée régulière, une opposition armée dite «Armée syrienne libre» (ASL). C’est à partir de là que ce qui est désormais désigné comme «le conflit syrien» est né.

Ainsi, et plusieurs milliers de morts plus tard – avoisinant les 26 000 à la fin août 2012, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), organisme dont la neutralité et la fiabilité sont loin de faire l’unanimité – les ambitions se précisent. Ainsi, de simples revendications populaires, la tendance vire désormais au renversement du régime de Damas.

Depuis, des acteurs, parfois des plus improbables, s’autoproclament porte-parole du peuple syrien et demandent désormais purement et simplement le départ de Bachar Al-Assad.

Tandis que le gouvernement syrien est soutenu par la Russie, la Chine et l’Iran, mettant en avant le principe de non-ingérence, la rébellion, elle, est soutenue par les pays occidentaux, certains pays régionaux, (l’Arabie saoudite et le Qatar), mais aussi et «curieusement», dirions-nous, par des jihadistes proches de la mouvance Al-Qaîda.

L.S