Entre Al Qaïda au Maghreb et Kadhafi, la déstabilisation de la Tunisie a-t -elle commencée?

Entre Al Qaïda au Maghreb et Kadhafi, la déstabilisation de la Tunisie a-t -elle commencée?

Trois officiers tunisiens ont été tués mercredi 18 mai au cours d’un accrochage avec un groupe armé dans le nord de la Tunisie. Deux membres du groupe ont été tués au cours de cet accrochage avec des policiers et des militaires, indique Reuters citant une source sécuritaire non identifiée.

Par ailleurs, les autorités tunisiennes affirment être déterminées à prendre des mesures pour défendre l’intégrité territoriale de la Tunisie contre les attaques des forces pro-Kadhafi.

L’affrontement a eu lieu à un point de contrôle tenu par la garde nationale et l’armée tunisienne à Rouhia, dans le Gouvernorat de Siliana (centre de Tunisie.

Selon la radio Mosaïque FM, qui a également diffusé l’information, le groupe, composé de 9 personnes de nationalités tunisienne, algérienne et libyenne, était à bord d’un véhicule immatriculé en Tunisie. Ils étaient en possession de kalachnikovs et de grenades.

L’affrontement a fait des victimes parmi les forces de l’ordre, dont un dans état critique, et la mort de deux Libyens.

Mosaique FM précise qu’un lieutenant-colonel, Tahar Ayari, et un sergent figurent parmi les victimes.

Les membres tunisiens de ce groupe armé, qui serait affilié à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont été identifiés. Il s’agit de Sofiane Ben Amor, Abdelwaheb Hmaied et Nabil Saadaoui.

Une opération de ratissage aérien a lieu en ce moment même sur la région de Rouhia.

Deux membres d’Al Qaïda arrêtés avec des explosifs

Les gardes-frontières tunisiens avaient arrêté samedi 14 mai deux présumés terroristes, un Algérien et un Libyen, dans le jebel Nakrif, à 25 kilomètres au sud de Rémada (extrême sud). Les deux hommes avaient été hébergés par des habitants de la région, qui ont pris soin d’informer les autorités militaires de leur présence.

Surpris en plein sommeil par la garde nationale, l’un d’eux a jeté une grenade qui n’a pas explosé. Le second, qui portait une ceinture d’explosifs, a été interpellé.

Les deux hommes seraient en relation avec les deux jeunes arrêtés le 11 mai à Tataouine, en possession d’une grenade. L’intention des présumés terroristes est de faire exploser la ceinture d’explosifs et la bombe manuelle au milieu des gardes-frontières de Rémada, opération qui aurait été la première du genre en cette période difficile.

Ces attaques terroristes, les premières en Tunisie depuis plusieurs années, interviennent au moment ou les autorités tunisiennes se montrent de plus en plus exacerbées par les attaques des forces pro-Khaadafi sur son sol.

La Tunisie pour des mesures rigoureuses pour défendre son intégrité territoriale

Le gouvernement tunisien a, fermement, condamné la poursuite des tirs d’obus de mortier par les brigades pro-Kadhafi en direction du poste frontalier de Dhiba, indique Reuters citant une source autorisée auprès du ministère des Affaires étrangères.

Ces agressions constituent, à plusieurs égards, une atteinte à la sécurité des habitants et à l’infrastructure de la région, tout comme elles représentent une transgression à l’intégrité territoriale de la Tunisie.

Bien qu’il soit engagé, à plusieurs reprises, à empêcher ses troupes de tirer le feu en direction du territoire tunisien, le gouvernement libyen n’a pas respecté ses engagements, précise la même source.

Le gouvernement tunisien estime que de tels actes sont inadmissibles et ne peuvent qu’affecter les rapports de bon voisinage entre les deux pays et aggraver la situation, à l’heure où la Tunisie s’efforce de soutenir le peuple libyen frère et d’accomplir son devoir humanitaire envers les dizaines de milliers de réfugiés.

Le gouvernement tunisien a chargé l’ambassadeur de Tunisie à Tripoli de transmettre sa vive indignation aux autorités libyennes.

La poursuite de ces violations par les forces pro-Khadafi, avertit le gouvernement tunisien, aura « des conséquences néfastes et immédiates » sur les relations entre les deux pays.

Ces graves agressions sont de nature à contraindre le gouvernement tunisien à prendre des mesures rigoureuses, dont le renvoi de la question devant le Secrétaire général des Nations Unies.

Ces mesures sont dictées par le devoir de la Tunisie de défendre son intégrité territoriale, de protéger ses citoyens et de garantir la sécurité des réfugiés sur son sol, ajoute la même source.