Entre 8 000 et 10 000 étudiants marchent à Tizi Ouzou : « Le peuple veut la chute du système »

Entre 8 000 et 10 000 étudiants marchent à Tizi Ouzou : « Le peuple veut la chute du système »
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« We need change ! » Le slogan balafre une banderole brandie par deux étudiantes au milieu de la chaussée devant le portail du campus universitaire de Hasnaoua, point de départ de la marche organisée, ce mardi 1er mars, par la Coordination locale des étudiants (CLE) de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, en Kabylie. Entre 8000 et 10 000 étudiants ont battu le pavé pour porter des revendications socio-politiques.

Les étudiants de l’université de Tizi Ouzou veulent le changement du système politique et le revendiquent haut et fort. Ils sont des milliers à battre le pavé ce mardi pluvieux. Le mauvais temps n’a pas entamé la mobilisation de la communauté estudiantine. Selon les organisateurs, cette marche a réuni entre 8000 et 10 000 personnes.

Des dizaines de banderoles sont déployées, porteuses de mots d’ordre hostiles au pouvoir, appuyées par des slogans scandés à gorge déployée par les manifestants. « Le peuple veut la chute du système », « Pouvoir assassin », « Algérie libre et démocratique », « Pour une université publique de qualité », scandent les étudiants.

Bien entendu, d’autres pancartes rappellent les revendications socio-pédagogiques, dont certaines n’ont pas trouvé de solution depuis des années maintenant. La procession s’est ébranlée vers 11 heures.

Constituée en carrés, la marche empruntz le boulevard Lamali-Ahmed, longeant le CHU Nedir-Mohamed, avant d’arriver au carrefour Le Djurdjura au centre-ville. Des portraits des héros de la Révolution, Abane Ramdane, Larbi Ben M’Hidi, Amirouche, sont portés par des étudiants marcheurs, une manière de rappeler l’attachement de la jeunesse d’aujourd’hui à l’Histoire de leur pays.

Une halte est marquée devant le portail de la maison de la culture Mouloud-Mammeri. Un étudiant syndicaliste monte sur le grillage avec dans les mains deux exemplaires des journaux  arabophones Echourrouk et de Ennahar avant d’y mettre le feu sous un tonnerre d’applaudissements.

« Nous voulons dénoncer à notre manière ces deux journaux spécialisés dans la désinformation et dans la haine de la Kabylie », affirme Mourad,  étudiant membre de la CLE.

Devant le portail de la Maison de la Culture, des étudiants brandissent des billets de banque pour dénoncer la corruption à laquelle s’adonnerait le directeur de cet établissement public, Ould Ali El Hadi, ancien responsable du parti RCD ( Rassemblement pour la culture et la démocratie).

Par ailleurs, les marcheurs ne manquent pas de marquer leur soutien au peuple libyen en lutte contre la dictature de Kaddafi, qualifiant les violences commises par ce dernier contre son peuple de « crimes contre l’humanité ».

Arrivés au niveau de la cité administrative, les manifestants improvisent un rassemblement. Le temps de permettre aux représentants de la CLE, organisatrice de la manifestation, de rappeler leurs revendications aussi bien celles liées à la communauté universitaire que celles exprimées par la société civile et l’opposition politique qui revendiquent le changement et la démocratie.

Les marcheurs se sont dispersés dans la calme avec la promesse de revenir occuper la rue si jamais les revendications mises en avant restent sans suite.