Enterrement demain de Hocine Aït-Ahmed Ultime hommage

Enterrement demain de Hocine Aït-Ahmed Ultime hommage

Le petit village Ath Ahmed, de 200 habitants, dans la commune d’Ath Yahia, à Aïn El Hammam, s’apprête à accueillir, pour le repos éternel, son enfant prodige, l’un des chefs historiques de la Révolution algérienne, Hocine Aït-Ahmed, décédé le 23 décembre dernier à Lausanne en Suisse. Cette petite bourgade est sous les feux de la rampe depuis cette date.

Elle s’est transformée en ruche qui a bourdonné une semaine durant au rythme des préparatifs des funérailles qui s’annoncent populaires et grandioses. Les informations en provenance de cette localité font état d’une mobilisation générale des habitants de la région pour l’enterrement de ce grand homme politique. Les comités de village se sont appliqués, en coordination avec les autorités en ce qui concerne la sécurité, à mettre en place un dispositif qui permettra aux dizaines de milliers de citoyens qui afflueront des quatre coins du pays de rendre un dernier hommage au disparu.

La dépouille mortelle de Hocine Aït-Ahmed sera rapatriée aujourd’hui à Alger à bord du vol régulier d’Air Algérie prévu à 14h. Une veillée funèbre est prévue au siège national du FFS à Alger, le jour même. Ce sera un moment de forte émotion, le rapatriement du corps du dernier des dirigeants historiques de la guerre de libération et du militant infatigable pour les droits de l’homme et la démocratie. Non seulement pour les militants de son parti et sa famille, mais aussi pour tous les Algériens qui n’ont pas cessé de témoigner leur respect et leur admiration pour la personnalité.

Depuis l’annonce de sa mort, les hommages n’ont pas cessé. Des personnalités politiques, des organisations, des partis, des représentants d’association ont été unanimes à louer les qualités humaines du défunt et son dévouement pour la patrie. Mais aussi son attachement aux principes qu’il n’a jamais marchandés pour un quelconque strapontin. C’est cette constance, tout au long de ses 70 ans de militantisme, qui impressionne. Cela a été largement mis en relief par les témoignages de ceux qui l’ont approché.

Les faits qui ont jalonné son parcours l’illustrent. L’Algérie s’est donc élevée pour cette circonstance au niveau de l’engagement de cet homme pour lui témoigner sa reconnaissance.

A commencer par le président de la République qui a décrété un deuil de huit jours, une durée digne d’un chef d’Etat. Le message de condoléances qu’il a adressé à la famille et aux proches de Hocine Aït-Ahmed est d’une grande portée. D’une émotion vive. Il a dépeint le défunt comme « l’un des grands hommes de l’Algérie, un éminent militant et un dirigeant historique hors pair ».

« Une icône dans l’opposition ». « Je ne saurais me consoler de la disparition de cet homme fidèle à sa patrie, soucieux de l’unité de sa nation, courageux dans ses positions, attaché à ses principes, affable, constructif dans ses critiques, digne dans son opposition à l’égard de certains responsables dont il contestait le mode de gouvernance et la méthode de gestion », a notamment écrit le président Bouteflika dans son message au lendemain de la mort du chef du plus vieux parti d’opposition. Le chef de l’Etat a invité les générations à méditer l’héritage laissé par cet homme dont « les actions et les réalisations profitent, tels des épis cultivés à travers le temps, aux générations successives… ».

C’est ce personnage-là qui sera mis en terre demain dans son village, en haute Kabylie, qui l’a vu naître le 20 août 1926. Il retrouvera donc sa terre natale qu’il a souvent quittée au gré de sa vie pleine et intense, cette fois-ci pour le repos éternel. Un autre moment historique. Les adieux seront émouvants sur les hauteurs d’Ath Yahia.