Il y a quelques mois, M’hamed Talbi était hospitalisé une énième fois à Parnet. Comme toujours, sa chambre ne désemplissait jamais au point où son médecin traitant est venu y mettre le holà. «M. Talbi, vous avez besoin de repos et si vous voulez que votre état de santé s’améliore, vous devez limiter les visites au maximum», lui a-t-il conseillé. Défiant toute logique médicale, M’hamed lui répondit : «Vous n’avez rien compris Docteur, c’est lorsque je suis entouré de mes amis que je me sens bien, seul je déprime.» Voilà résumée la vie de Talbi. Un homme qui ne trouve son bonheur que lorsqu’il est entouré des siens. Jeune entraîneur, de retour d’un déplacement avec Kouba à l’intérieur du pays ou d’un voyage avec l’équipe nationale de Khalef dans les pays les plus lointains, il aimait raconter ses interminables anecdotes, toujours avec un humour inégalé, aux enfants de son quartier d’El Bahia. Président du RCK, il ne cachait rien à ses amis considérant que leurs conseils pouvaient toujours lui être utiles. Malade, il ne trouvait un semblant d’amélioration que lorsqu’il était entouré des siens. Et ils étaient nombreux à se déplacer à son chevet pour s’enquérir de son état de santé : de grandes personnalités du football et de la politique, des amis d’enfance, des voisins. Tous priaient pour lui. Hier, M’hamed devait être triste de quitter tout ce beau monde qui l’aimait tant, mais quelque part dans le ciel, il a dû esquisser un sourire en coin en se disant : «Même mort, j’ai été bien entouré.» C’était sans doute le plus bel hommage qu’on ait pu lui rendre. C’était aussi le dernier…
