Après la pétition contre la cherté des billets, le Mouvement citoyen passe à la vitesse supérieure. L’affaire de la cherté des billets d’avion entre l’Algérie et la France sera portée devant les tribunaux européen et algérien.
Des voyageurs algériens pendant la grève du personnel d’Air Algérie.
Nous avons appris que le mouvement citoyen algérien a engagé un avocat pour déposer une plainte à la Cour européenne, service de la concurrence, pour entente tacite sur les prix des billets entre les deux compagnies Air Algérie et Aigle Azur. « Il est manifeste qu’il y a une entente pour maintenir les tarifs des billets le plus élevés possibles entre Air Algérie et Aigle Azur, tonne Omar Aït Mokhtar, responsable du Mouvement citoyen algérien. Sinon comment expliquer qu’actuellement les billets d’avion des deux compagnies sont à plus de 700 euros. Un exemple simple : un vol Paris-Moscou coute 360 euros en moyenne et Paris Alger c’est carrément le double, l’Algérien n‘est pas une vache à traire, nous ne nous laisserons pas faire ». L’avocat engagé est tous les éléments sont réunis pour gagner le procès.
Mais le Mouvement citoyen algérien ne compte pas en rester là. Il déposera dans une quinzaine de jours une autre plainte, à Alger cette fois. « Nous solliciterons la justice algérienne dans cette affaire, car nous croyons qu’il est aussi de son devoir de remettre les choses à plat dans cette affaire commerciale. Nous ne voulons pas qu’on se dise à Alger qu’on sollicite les tribunaux étrangers et pas les nôtres, à la justice de faire son travail », argumente encore Omar Aït Mokhtar.
Pour démontrer qu’il est possible de raboter sérieusement les prix des billets entre la France et l’Algérie, le Mouvement citoyen a sollicité un courtier tchèque pour louer un avion. Dans un document dont nous détenons une copie, la compagnie Travel Service est prête à affréter un avion pour un départ de Roissy-Charles de Gaulle sur Alger. Tarif : 396 euros, soit la moitié des prix pratiqués actuellement. La compagnie pose une seule condition : demander une autorisation de l’Aviation civile. « Nous aurions pu obtenir un tarif plus bas si nous avions anticipé, mais notre objectif est de montrer que les prix pratiqués constituent un vol, qu’il est possible pour les Algériens de voyager entre les deux pays pour beaucoup moins cher. Il est temps que ces deux compagnies arrêtent de tondre les Algériens, nous méritons mieux », s’insurge Omar Aït Mokhtar.
Ouverture de la destination Algérie
Dans le prolongement de cette action, Omar Aït Mokhtar a sollicité l’Aviation civile sur la cherté des billets pratiquée par Air Algérie. La direction a précisé, dans un courrier dont nous détenons une copie, qu’ »il n’existe pas de blocage au niveau de l’aviation civile française pour des plans de vols supplémentaires d’Air Algérie ».
Les transporteurs aériens fixent leurs tarifs, selon l’accord du 16 février 2006, passé entre l’Algérie et la France. Cependant, « ce cadre bilatéral pourrait être davantage libéralisé afin de permettre une concurrence plus libre, favorable à l’augmentation de l’offre et à la baisse des tarifs », écrit la Direction générale de l’aviation civile française. Elle ajoute que la commission européenne a été mandatée pour négocier avec l’Algérie l’ouverture du marché du transport aérien.
Mais il semble que pour le moment les négociations sont au point mort. Rappelons enfin que le Mouvement citoyen organisera un rassemblement le 15 septembre à 15h devant l’agence de la compagnie Air Algérie au 18, avenue de l’Opéra à Paris.
Hamid Arab