Enseignement supérieur: Universités privées et crédits à la formation dès cette année

Enseignement supérieur: Universités privées et crédits à la formation dès cette année

Les pouvoirs publics se sont engagés à inscrire dans le crédit à la consommation des crédits à la formation pour les jeunes qui n’ont pas de ressources pour se former dans les grandes écoles, a indiqué hier l’expert Abdelhak Lamiri, qui a été l’interlocuteur des directeurs des écoles privées algériennes avec les pouvoirs publics.

« Un jeune en bénéficiant d’un crédit va pouvoir évoluer en qualification, faire évoluer son entreprise et son pays », a estimé le professeur invité du Direct de Radio M. Le professeur Lamiri considère que c’est le type de crédits le plus efficace et le plus rentable pour le pays. Jugeant « trop insuffisante » l’off re de formation telle qu’elle se présente aujourd’hui, Abdelhak Lamiri recommande aux pouvoirs publics d’engager deux actions importantes, à savoir jumeler les universités publiques avec les meilleures universités internationales et laisser les universités privées se développer.

Le tout dans l’objectif de « recycler » les formateurs, mais aussi l’ensemble du personnel des entreprises. Jumelées, ces deux actions vont tirer vers le haut les qualifications humaines, souligne-t-il. A ce titre, Lamiri a tenu à annoncer une nouvelle plutôt réjouissante pour les directeurs des écoles de formations privées opérant en Algérie, puisque le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique va commencer à délivrer les agréments dès cette année. Le ministère de l’Enseignement supérieur a nommé un directeur des écoles privées d’enseignement supérieur, lequel s’attelle à constituer la commission devant délivrer les autorisations, a encore ajouté Lamiri qui a été délégué par les directeurs des écoles privées à parler en leur nom avec les pouvoirs publics. S’agissant du retard enregistré par la naissance des premières universités privées en Algérie, le professeur Lamiri estime que cela est dû au fait que l’administration n’a pas été prête pour cette perspective ou alors qu’elle n’a pas suffisamment intégré dans son dispositif le secteur privé nonobstant son importance.

« Le secteur privé dans l’enseignement supérieur existe dans tous les pays du monde, y compris la Corée du Nord (l’université libre de Pyongyang, NDLR). Pas loin de nous, au Niger, en Mauritanie et en Tunisie et le Maroc, aussi, les universités privées existent ». Pour Lamiri, le taux moyen de l’enseignement privé au niveau mondial est de 35%. Il estime que dans les dix prochaines années, le taux sera porté à 50%. Dans des pays comme la Corée du Sud, le taux moyen est de 75 %. Le financement des études peut se faire de plusieurs façons : une possibilité de prise en charge par des entreprises privées ou par les banques. Dans l’éventualité où le financement par les banques privées n’est pas possible, l’Etat peut accorder à l’étudiant un crédit qu’il s’engagera à rembourser.

« Ce n’est pas parce qu’il s’agit du secteur privé que ce sont les plus riches qui peuvent bénéficier de l’enseignement supérieur. L’Etat peut accorder des crédits à la formation délivrés par les banques ou par ses propres structures et que les bénéficiaires vont rembourser par la suite. De cette manière, pauvres et riches sont mis sur un pied d’égalité», a indiqué l’expert qui plaide en outre en faveur d’un plan Marshall pour améliorer les qualifications humaines. « Nous avons besoin d’un plan Marshall pour améliorer les qualifications humaines, sinon il ne sera pas possible pour l’Algérie de devenir un pays émergent. Aucun pays ne s’est développé avec des cerveaux sous-développés », a estimé Abdelhak Lamiri.