Tous les problèmes vécus au sein de l’université et par l’université montrent que les réformes à mettre en œuvre ne pourront être technocratiquement imposées, mais impliquent l’entrée en jeu de tous les acteurs, que l’on s’appuie sur eux, et non que l’on aille contre les intérêts des uns et des autres.
Les expériences qui connaissent la réussite çà et là dans le monde, font la démonstration qu’on ne mobilise qu’autour des réformes accompagnées par les intéressés et spécialement ceux qui font la vie de l’université : le corps professoral comme la communauté estudiantine.
Dans leurs exigences de qualité de l’enseignement, ceux qui sont à la tête des revendications souhaitent que l’université sorte enfin de l’isolement dans laquelle elle se trouve plongée depuis des décennies qu’elle soit en phase avec les réalités du monde d’aujourd’hui, qu’elle puisse se tracer des perspectives pour des échéances plus ou moins lointaines aller vers des formations rénouées aux caractéristiques innovantes.
En prenant aujourd’hui conscience de l’ampleur des problèmes posés, la population universitaire a pris conscience de sa force organisatrice et revendicatrice. L’on constate que pour l’avenir les besoins croissants de l’université la pousseront à se développer davantage.
La dimension de cette expansion nécessaire au vu d’un monde qui se complexifie, ne constitue pas un problème d’administration interne.
L’expérience là aussi, montre qu’il ne suffit pas seulement de débloquer de l’argent, le secteur de l’Education en effet mobilise de gros budgets, mais c’est la difficulté de bien les employer, qui est en cause.
L’université à sa décharge subit de plein fouet, il faut néanmoins le rappeler, la fuite des cerveaux.
C’est une situation vécue depuis de nombreuses années qui renvoie à une difficulté d’adaptation aux problèmes vécus par l’université, mais pas seulement, avec entre autres, une insertion sociale compliquée, mal assumée, une mal vie, un cadre professionnel inadapté, laissant beaucoup de compétences en rade à travers un manque de souplesse du marché du travail qui entretient ainsi un chômage élevé.
Les pannes fréquentes de l’appareil productif au cours des dernières décennies, la tragique parenthèse de la violence terroriste, sont au nombre de causes ayant conduit à la fragilisation de l’ensemble.
Or, le pays inséré dans une économie mondialisée subit de très fortes pressions qui touchent tous les secteurs d’activité.
Elles n’épargnent pas non plus l’université qui suit le mouvement avec beaucoup de lenteur, dans le même temps où la situation exige anticipation et innovations, un secteur de la recherche pointant un regard sur les priorités du moment et celles, forcément à venir.
L’université à travers la crise qu’elle traverse symbolisée par une contestation sociale qui regroupe la communauté universitaire et qui ne faiblit pas, doit aujourd’hui, se mesurer à d’immenses problèmes pour faire face aux besoins nouveaux et en même temps se renouveler de l’intérieur avec des tendances tournées vers un progrès qu’elle ne sait pas toujours exactement dessiner. A travers de telles tensions, le mouvement est inévitable dans le même temps où certaines forces cherchent à le retarder.
Aujourd’hui, il faut tenir compte de toutes ces contradictions et les expliquer, si l’on veut comprendre quelque chose aux problèmes actuels.
Entre la communauté universitaire et le pouvoir politique, le dialogue toujours délicat, doit rester ouvert. Puisse-t-il répondre très vite aux besoins de la communauté nationale.
T. M. A.