Le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires (Sess), affilié à la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (Cgata), dénonce dans un communiqué rendu public, dont Liberté détient une copie, “le marasme et les scandales à répétition” dans lesquels se débat l’université algérienne, tout en pointant d’un doigt accusateur le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique
“L’université algérienne vit des moments très difficiles vu les dysfonctionnements qui sont légion et le marasme qui s’est installé (…) Les scandales à répétition concernant l’appel à des revues bidon, l’hégémonie de l’administration sur le pédagogique et le scientifique n’arrêtent pas de décrédibiliser totalement l’université”, écrit ce syndicat non agréé. Dans la même missive, le Sess regrette et condamne les incidents qui ont eu lieu au niveau de l’université d’Alger III, où des jeunes, munis d’armes blanches, ont agressé, jeudi dernier, des enseignants affilés au Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes).
Ces incidents, selon les rédacteurs du document, sont “la preuve éclatante” de la décadence que connaît l’université algérienne. Toutefois, le Sess refuse de “prendre cause pour quelque partie que ce soit”, mais appelle au respect du
libre exercice de l’activité syndicale et au respect des franchises universitaires. En outre, le Syndicat des enseignants du supérieur solidaires s’offusque de l’attitude des autorités, laquelle consiste à systématiquement à “dénigrer tous les classements internationaux qui montrent non seulement le retard, mais également la régression (de l’université, ndlr)”.
Par ailleurs, ce syndicat apporte son soutien au président du Snateg (Syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz), Mellal Raouf, qui a été condamné par contumace à six mois de prison pour vol de documents. Enfin, le Sess souligne que seul l’engagement des enseignants et enseignantes dans la construction d’un syndicat fort pourrait, selon lui, sauver et l’université et l’enseignant du désastre actuel.