Un colloque international consacré à « La gouvernance universitaire » s’est ouvert hier à l’université d’Oran avec la participation de chercheurs et experts réunis pour débattre l’évaluation des modes de gouvernance dans l’enseignement supérieur en Algérie et à travers le monde.
Le colloque a pour but « de mettre en lumière et d’analyser des questions de fond auxquelles sont confrontés en général les établissements d’enseignement supérieur à travers le monde et en Algérie », ont indiqué les organisateurs. Cette rencontre se tient, deux jours durant, sous forme de workshop proposé par l’équipe de recherche sur les réformes dans l’enseignement supérieur et intégration dans l’espace euro-méditerranéen (ERESIEM) relevant du Laboratoire de recherche sur les économies euro-méditerranéennes (LAREEM) de l’université d’Oran. Les travaux de cette manifestation sont axés sur la démarche à même de permettre « l’utilisation optimale des ressources en vue d’assurer la meilleure efficience possible au système d’enseignement supérieur », a-t-on indiqué.
Il s’agit, a-t-on expliqué, d’étudier dans quelle mesure les établissements sont capables de construire leurs propres atouts internes pour permettre aux étudiants d’avoir les meilleures formations possibles et aux enseignants de mener correctement des recherches et de donner le meilleur enseignement. Quatre axes de réflexion ont été retenus, à savoir « Les valeurs de référence, spécificités culturelles et changements contextuels qui affectent la gouvernance des universités et établissements algériens de formation », « Les structures universitaires appropriées aux nouvelles missions de l’université », « Les cadres de gestion axée sur la performance universitaire », « Les instruments et outils appropriés à la gestion de la performance universitaire ». Cette journée a été marquée par la présentation d’un projet portant réalisation d’un guide de procédures d’évaluation et d’auto-évaluation axé sur les résultats des établissements d’enseignement supérieur algériens. Ce projet, initié par l’équipe de recherche précitée (ERESIEM), a pour objectif de présenter des méthodes permettant aux établissements d’enseignement supérieur algériens d’intégrer des mécanismes d’évaluation basés sur des « indicateurs pertinents » relatifs à la recherche, à la valorisation, à la formation, à la vie étudiante, aux relations extérieures et internationales. La méthodologie adoptée dans ce contexte s’articule autour du diagnostic des systèmes d’information et du plan de travail des établissements, ont révélé les chercheurs dont les travaux seront étendus à un échantillon représentatif constitué de trois types d’établissements (école nationale, université, centre universitaire, école préparatoire).
Un réseau universitaire vaste et diversifié
L’expérience algérienne a été présentée par plusieurs intervenants, à l’image de M. Djamel Eddine Sebbagh de l’université Abou-Bakr-Belkaïd de Tlemcen qui a donné une conférence sur le thème « L’université algérienne entre réformes et ajustements ». M. Sebbagh a mis l’accent sur les progrès réalisés par l’université Algérienne suite à la première réforme de l’enseignement supérieur promulguée en 1971, citant notamment « l’égalité des chances entre les étudiants, le caractère public et gratuit de l’enseignement dans tous ses paliers et l’orientation scientifique et technique ».
Ces principes directeurs, a-t-il dit, se sont traduits par le développement, en quatre décennies, d’un réseau universitaire vaste et diversifié, passant de deux villes universitaires en 1971 (Alger et Oran comme annexe) à maintenant 46 villes universitaires couvrant tout le territoire national, composé de plus de 90 établissements, dont 36 universités, 16 centres universitaires, 16 écoles et instituts nationaux supérieurs, 5 écoles normales supérieures et 10 écoles préparatoires. Abordant la mise en œuvre du système LMD (licence-mastère-doctorat), M. Sebbagh a préconisé de « saisir l’opportunité des ajustements induits par ce nouveau mode d’enseignement afin d’engager, sans précipitation, une transformation en profondeur impliquant une rénovation pédagogique et managériale ». Le souci de l’employabilité, a-t-il encore suggéré, devra conduire à l’ouverture de plusieurs filières professionnalisantes qui préparent l’étudiant à devenir indépendant et à se positionner en tant qu’entrepreneur.
L’expérience étrangère en la matière est présentée durant cette rencontre par des chercheurs et experts en provenance de plusieurs pays, à l’instar du Canada, de la France, du Maroc, de la Roumanie, du Sénégal et de la Tunisie.