Le Conseil national de l’enseignement supérieur prend acte du discours du Président de la République.
Les mouvements de protestations se suivent mais ne se ressemblent pas. En plus de la grève dans l’éducation nationale, reconduite pour la deuxième semaine consécutive, voilà que le secteur de l’enseignement supérieur entame un débrayage de 15 jours renouvelable à partir d’aujourd’hui.
Dans une déclaration faite hier à L’Expression, le secrétaire général du Conseil national de l’enseignement supérieur (Cnes), M.Abdelmalek Rahmani, a indiqué que «le Bureau national du Cnes s’est réuni les 12 et 13 du mois courant dans la wilaya de Sétif au moment où le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a prononcé son discours à l’occasion de l’ouverture solennelle de l’année universitaire 2009/2010».
Explicite, l’interlocuteur dira que «le Cnes prend acte du discours du premier magistrat du pays, notamment lorsqu’il a déclaré qu’il est temps que l’enseignant algérien soit payé au même titre que ses pairs dans le monde».
M.Rahmani a fait savoir, en outre, que son syndicat s’est réuni récemment avec le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia. «Le ministre en charge du secteur nous a promis de nous rencontrer après les 15 jours de la grève.
Le temps de mettre en place les mécanismes nécessaires à concrétiser les orientations du discours du Président de la République», affirme-t-il.
En ce qui concerne le débrayage qui commence aujourd’hui, M.Rahmani a fait savoir que «le Bureau national du Cnes compte organiser des assemblées générales à travers les wilayas tout en maintenant les arrêts de cours, aujourd’hui et demain lundi. L’objectif consiste à apporter les nouveaux éléments apportés par le discours du Président de la République ainsi que la réunion avec le ministre en charge du secteur».
Et de poursuivre: «Après ces assemblées générales, le Cnes tiendra son conseil national mardi et mercredi 17 et 18 du mois courant afin de consolider les résultats de ces AG et étudier ainsi les suites à donner à notre mouvement de protestation». Au vu du timing choisi par le Cnes, cette grève risque d’avoir des répercussions négatives sur le suivi des cours des étudiants, eux qui ont récemment entamé la saison universitaire.
En apportant plus de précisions, il a expliqué que «la grève est renouvelable et durera tant que le département de Harraoubia n’aura pas répondu positivement à nos revendications».
Les principales exigences du Cnes reposent essentiellement sur les conditions socioprofessionnelles des enseignants. Les revendications majeures sont: la revalorisation des salaires, que le Cnes juge très en deçà des rémunérations réelles et méritées; la révision du régime indemnitaire et l’amélioration des conditions de l’enseignement dans les établissements universitaires.
Toutefois, l’un des points essentiels qui sera au menu lors de la grève du Cnes, demeure incontestablement les logements qui doivent «être octroyés aux enseignants pour vivre décemment et gagner, par conséquent, une stabilité sociale», souligne M.Rahmani.
Par ailleurs, le SG du Cnes a rappelé que «les réunions tenues avec la tutelle durant le mois de mai dernier n’ont apporté aucun résultat». En plus de cela, enchaîne-il, «les promesses faites par les premiers responsables du département de Harraoubia ne sont, à ce jour, pas concrétisées sur le terrain». Selon lui, «il ne sert plus à rien d’attendre les fausses promesses. Il est temps de passer à l’action».
Lynda BEDAR