par Samira Dekkiche
Quelque deux cents étudiants en bibliothéconomie se sont rassemblés, hier, devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur. Ils se sont regroupés devant le bâtiment du département dirigé par Tahar Hadjar pour «dénoncer» la situation dans laquelle ils se trouvent.
Ces étudiants en colère sont venus de la faculté de Bouzaréah et ont répondu à l’appel du Collectif national des étudiants en bibliothéconomie. Le Cneb, comme ils l’appellent, déplore les «conditions d’enseignement» au «rabais» dans une filière «bouche-trou», ne permettant aucun débouché sérieux sur le marché du travail. Ses adhérents dénoncent la «marginalisation» dont ils se disent victimes au niveau du recrutement et réclament leur «droit au travail».
Devant les éléments de la police anti-émeute, qui a quadrillé le périmètre pour empêcher les étudiants manifestants de s’approcher de l’entrée du ministère, ils se sont plaints que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique soit resté sourd à leurs doléances alors qu’ils sont en grève «depuis plus d’un mois», a déclaré un manifestant à Reporters.
Les grévistes ont également boycotté les examens du premier semestre et leur sort demeure inconnu sachant qu’ils accusent un retard pédagogique important. «A quoi cela sert d’étudier ? A quoi servent nos diplômes ?», ont-ils scandé. Ils réclament le droit de participer aux concours de recrutement dans le secteur de l’Education nationale, le droit d’accéder en post-graduation aux écoles supérieures telles celle des technologies de l’information et de la communication, ainsi qu’à d’autres établissements leur permettant d’«améliorer leur formation et d’acquérir un statut leur garantissant du travail».
Les étudiants en bibliothéconomie revendiquent également «l’application des lois et des décrets concernant le recrutement des diplômés de cette spécialité», pour «accéder à tous les concours de recrutement dans les administrations».
Ils réclament l’ouverture de nouveaux postes de doctorat ainsi que de nouvelles spécialités dans cette filière, qui n’en compte que quatre actuellement. La grève des étudiants en bibliothéconomie concerne toutes les facultés de cette spécialité, notamment à Alger, Blida, Batna, Oran, Mostaganem. Ces étudiants comptent poursuivre leur mouvement par d’autres actions, défiant ainsi la menace d’une année blanche. «Aucune réaction de la tutelle n’a été signalée» à ce jour, affirme le Cneb