ntervenant sur les ondes de la radio algérienne, mercredi matin, le nouveau ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, a affirmé qu’une révision du système d’orientation nationale était nécessaire pour imprimer un rééquilibrage entre les différents segments composant le système éducatif. «Il faut absolument que le secteur de la Formation et de l’Enseignement professionnels cesse d’être le parent pauvre du système éducatif», a-t-il insisté, en déplorant «le regard dévalorisant» que les pouvoirs publics et la société continuent de porter à la formation professionnelle.
Reconnaissant la justesse des critiques exprimées par tous les observateurs à l’endroit de la formation professionnelle – notamment en qui concerne l’absence d’un enseignement de qualité et l’inadéquation des spécialités proposées aux besoins du marché économique-, Mohamed Mebarki annonce un ensemble de mesures (sans distinguer celles qui ont déjà été prises de celles qui sont encore au stade de réflexion) pour réhabiliter l’enseignement professionnel. Institution d’une bourse d’études, révision des salaires liés aux métiers, perfectionnement des formateurs, acquisition d’équipements modernes pour les centres comptent parmi les actions qui, aux yeux du nouveau ministre, devraient permettre au secteur de former les compétences dont la sphère économique a besoin. «Les wilayas ont été instruites pour adapter les spécialités avec les demandes nationales en matière de développement économique en tenant compte de leurs propres spécificités», a-t-il, d’ailleurs, signalé en rappelant que cette année, 200 spécialités (résidentielles, d’apprentissage, à distance ou en cours du soir) sont proposées aux 360.000 nouveaux élèves stagiaires et apprentis attendus à la rentrée dimanche prochain (les 250.000 anciens élèves ont repris leurs cours le 09 septembre dernier, ce qui porte à 600.000 environ le nombre global de effectifs). «Tous les deux ou trois ans, les besoins sont identifiés et les nouvelles nomenclatures des spécialités, selon les demandes exprimées par le marché économique, sont établies», a-t-il encore ajouté, en signalant que, malgré les apparences, 80% des diplômés de la formation professionnelle trouveraient du travail plus facilement que les universitaires et les techniciens supérieurs issus de l’enseignement professionnel sont beaucoup plus demandés que leurs camarades des universités.
Pour le perfectionnement des formateurs, Mohamed Mebarki indique qu’outre les cycles classiques de formation dans des instituts de perfectionnement, il est question d’élargir la formule de coopération (comme celle en cours avec les partenaires allemands) et du recours au volet «transfert de savoir-faire» compris dans les contrats signés dans le cadre des projets de réalisation d’infrastructures par les entreprises étrangères, comme celui de la Grande mosquée d’Alger qui devrait offrir à l’enseignement professionnel l’opportunité de faire profiter ses formateurs de l’expérience et du savoir-faire des constructeurs étrangers.