Faire grève à l’école, mais enseigner ceux qui payent, le soir ! Loin du chroniqueur l’idée de faire le procès de l’enseignant. Celui-ci, quand il se respecte en honorant d’abord sa mission, comme ces anciens qui ont éduqué tant de braves générations, sait se faire impérativement respecter en égard à son modèle, à sa juste valeur de prof, de vrai enseignant, de correct instituteur. Mais les nouvelles vagues d’enseignants, disons depuis la fin des années quatre-vingts, semblent eux même accélérer l’effondrement des constances, de la pédagogie et de l’enseignement, lorsque ce métier s’est vu lui aussi une affaire de business pour couler la deuxième dalle. Benbouzid et Benghabrit ne font pas l’apanage de la fawda-mentale ; il faut se l’avouer. La ministre de l’Education nationale a promis d’interdire les cours particuliers. Or, impossible de lui assurer elle aussi, une armada de police pour contrôler les villas, les appartements, et les caves où sont assurés chichement les cours à domicile sur-mesure pour tous les niveaux. Une classe chargée dans l’établissement est dans cette suite d’idées, une occasion de revendication, de plateforme et de grève. Mais chez soi, un contraste de plusieurs niveaux et de plusieurs cycles, ne dérange pas. De quoi fleurer toute l’hypocrisie qui a fini par gagner le métier de celui que l’adage mettait autrefois au même rang des prophètes. Et cette hypocrisie n’est pas propre au présumé pédagogue quand elle est également partagée par les parents, à l’exception dune toute petite frange. Le cas d’un ancien camarade de classe, aujourd’hui pharmacien qui souffla récemment à l’auteur : «je connais toutes les magouilles des cours particuliers. Je les ai découvertes l’année passée lorsque mon fils aîné était inscrit à ces cours pour préparer son bac. Il n’a finalement pas eu la moyenne en mathématiques, alors que ses notes pendant l’année dépassaient 15/20. Cette année, il refera son bac sans cours, à l’exception de quelques cours de soutien qu’il prendra dans une école privée à quelques semaines des examens. Et c’est cet enseignant qu’il ne connaît pas qui l’aidera dans la préparation de l’examen ». Hommage à nos valeureux enseignants d’antan.
Ilies Benabdeslam