Enseignants dépressifs, élèves maltraités

Enseignants dépressifs, élèves maltraités
Et si on parlait aujourd’hui du gros tabou de l’éducation nationale que sont les professeurs en difficulté ? Qu’est-ce qu’un professeur en réelle difficulté ? On peut s’interroger car la notion est toute relative. Elle est relative au moral du professeur (qui peut changer), à son expérience et bien sûr à son public. Les raisons de cette désespérance sont plus morales que matérielles. Elles n’en sont pas moins préoccupantes : «Insultes, violences, sentiment d’inutilité, culpabilisation des professeurs par les parents, l’institution, la hiérarchie, la société. Tout s’accumule pour faire des enseignants des dépressifs, alors qu’ils sont censés donner le goût d’apprendre et de vivre à des enfants qui se cherchent. A-t-on le droit de maltraiter un enfant ? Parce qu’elle n’a pas appris ses cours. Parce qu’elle est distraite en classe. Parce qu’elle se chamaille avec ses autres camarades. Parce que, simplement, c’est un enfant. La petite Dallel, de Sétif. Cette écolière de 10 ans sauvagement maltraitée par son professeur est loin d’être un cas à part. Maltraitée par un “professeur”, sans doute mal dans sa peau. Ce qui n’excuse pas pour autant cet acte ignoble. Pourtant, cette agression n’a fait réagir, ni les associations de parents d’élèves, ni de droits de l’enfant, ni de droits tout court. En tout cas, pas plus que ça. Des Associations regroupées en de petites assemblées qui se parlent de trucs, de choses et d’autres, de recettes de grand-mères, du mariage du petit dernier d’un tel. Mais qui ne veulent surtout pas faire de vagues. Même au détriment des larmes de Dallel. De toutes les Dallel des 1541 communes d’Algérie. Un chiffre : l’Union nationale des associations de parents d’élèves révélait dans un communiqué que rien que pour l’année scolaire 2012 – 2013, 3000 écoliers ont été “tabassés” par leurs enseignants. Un avocat de la place d’Alger explique que tant qu’aucune plainte n’est déposée, ces professeurs  tortionnaires, aux méthodes d’éducation du moyen-âge, continueront à sévir. Il nous confie qu’à sa connaissance, jamais un de ces ‘’névrosés’’, avec un statut de “professeur”, n’a été inquiété par la justice. Pour la simple raison qu’”aucune plainte n’a été déposée”.
Rachid M.