Enrico Macias : « Mon cœur est en Algérie »

Enrico Macias : « Mon cœur est en Algérie »

Le célèbre chanteur français Enrico Macias a évoqué, ce dimanche, 24 janvier, l’Algérie sur un plateau de télévision et a confié que son départ du pays est une grande déchirure. 

Invité de l’émission « Sept à huit » de la chaine de télévision française TF1, le célèbre chanteur français, Enrico Macias, est revenu sur son départ de l’Algérie, alors qu’il était âgé de 22 ans, affirmant qu’il le vivait encore très mal telle une grande et profonde déchirure.

« Je n’ai pas fait le deuil de l’Algérie », a confié Enrico Macias avec beaucoup d’émotions en rajoutant que son départ de l’Algérie avait été accompagné de la perte d’êtres chers comme son beau-père, « le père à Susie », qu’il considérait comme son maître dans la musique arabo-andalouse. « Il était un des plus grands représentants de cette musique en Algérie, et à Constantine », a-t-il affirmé.

« L’Algérie, c’est toute mon enfance »

Lors de son passage à la télévision, Enrico Macias a révélé que sa célèbre chanson « J’ai quitté mon pays », qui symbolise l’exil des pieds-noirs au lendemain de l’indépendance de l’Algérie, avait été composée dans le bateau au bord du quel il regagnait la France, en compagnie de ses parents et ses grands-parents.

« L’Algérie, c’est toute mon enfance, avec mes grands-parents, c’est la musique de tonton Raymond, c’est mon histoire d’amour avec Susie, c’est les premiers élans du cœur », a regretté le chanteur de 82 ans.

Par ailleurs, l’artiste a fait savoir qu’il n’était jamais retourné en Algérie, notant qu’il y avait été invité, plusieurs fois, mais les autorités finissaient par faire marche arrière, à cause, selon lui, de l’influence de certains extrémistes qui lui reprochaient d’être proche d’Israël.

Tout en se remémorant les souvenirs de son enfance, Enrico Macias n’a pas manqué de souligner que l’Algérie lui manquait énormément, notamment son soleil, ses couleurs, ses odeurs, ses merguez, ses brochettes … « Vous savez, c’est comme quand vous perdez quelqu’un et que vous n’avez pas fini son deuil, c’est un petit peu ça. Je n’ai pas fait le deuil de l’Algérie encore », a-t-il encore confié.

« Je ne pouvais renier mes origines » 

Le célèbre artiste de la chanson française, natif de Constantine, a raconté son histoire avec la Ligue arabe qui lui aurait adressé une lettre, après avoir pris connaissance de ses origines suives, lui demandant d’écrire qu’il n’était pas juif. « Je ne pouvais pas faire une chose pareille, renier mes origines », a-t-il soutenu.

En poursuivant son histoire, Enrico Macias a expliqué que la réaction du monde arabe avait été de l’interdire et de brûler ses disques sur les places principales de toutes les capitales arabes. Toutefois, après avoir reçu l’invitation du Président égyptien Sadate, un espoir est né chez l’artiste pour retourner en Algérie, le pays de son enfance. « Je suis exilé, mais mon cœur est toujours en Algérie », a-t-il conclu.

Notons qu’Enrico Macias devra se produire à Dubaï, aux Émirats arabes unis, où il chantera en arabe et en hébreu, dans le sillage de la normalisation des relations diplomatiques entre cette monarchie du Golfe et Israël.