Enrico Macias ne décourage pas de revenir un jour en Algérie. Le chanteur natif de Constantine assure que son «plus profond vœu» est de retourner dans sa terre natale. Dans un entretien accordé à l’AFP, en France, à l’occasion de la célébration de ses cinquante ans de carrière, Macias avoue vivre «très mal» cette situation qui l’empêche de revoir «mon pays» l’Algérie. «Je vis cela très mal, mais je ne ferme pas la porte à l’avenir, même à l’âge que j’ai (74 ans le 11 décembre). On ne sait jamais… Je me sens vexé, humilié, insulté.
Je pense que le peuple algérien qui ne peut me voir depuis tant d’années l’est aussi. Je pense qu’un jour ça va changer», confie le chanteur. Il considère qu’il était «le symbole de l’exil» et qu’il espère devenir «le symbole de la réconciliation de tous les enfants d’Algérie, les Pieds-Noirs, les harkis…».
Enrico Macias explique avoir été «obligé» de renoncer à venir en Algérie, à cause de la pression de «groupes extrémistes» qui voient «toujours mal» son retour dans sa terre natale. Juif assumé, Enrico Macias dit continuer à défendre son «peuple d’Israël».
«J’ai toujours défendu mon peuple d’Israël. Ce sont mes frères, mais je défends aussi les Palestiniens. J’estime qu’ils doivent avoir un pays eux aussi.
On peut très bien vivre ensemble, Israéliens et Palestiniens. Je suis un homme tolérant. Mon message a toujours été universel», insiste-t-il. Une déclaration qui ne semble pas «faciliter» son probable retour un jour en Algérie, surtout en ce moment où Israël commet des massacres contre le peuple palestinien à Ghaza. Enrico Macias n’a d’ailleurs pas pipé mot sur cette agression israélienne contre le peuple ghazaoui qui a coûté la vie à plus de 150 innocents dont de nombreux enfants.
Consacré «chanteur de la paix» par Kurt Waldheim en 1980, Enrico Macias a renoncé à plusieurs reprises à revenir en Algérie devant les protestations d’une partie de la classe politique et de la société qui lui reprochent justement son franc soutien à Israël. Sa dernière tentative en date de revenir en Algérie remonte à 2007, lors d’une visite de l’ancien président français Nicolas Sarkozy. Mais on lui a fait comprendre qu’il n’était pas le bienvenu. Le chanteur n’est pas revenu en Algérie depuis l’exil familial en 1961.
Sonia B.