Interrogé ce week-end à la radio, Enrico Macias n’a pas caché son agacement face aux récentes déclarations du président de la République…
Il est comme ça Enrico Macias, il ne faut pas le chercher ! Réputé très discret, le chanteur de 75 ans ne s’est pourtant pas gêné pour monter au créneau hier soir (dimanche 22 décembre) lors d’une rare interview au micro d’Europe 1.
Visiblement déçu et irrité des récents propos de François Hollande au sujet de l’Algérie, l’interprète de Les filles de mon pays a ainsi tenu à dire tout le bien qu’il pensait des déclarations du chef de l’État : « C’est très maladroit de la part du président de la République de faire des plaisanteries de ce genre parce que ça sous-entend beaucoup de choses (…) Ça veut dire que les Algériens sont des criminels, des assassins, des choses comme ça. Ce genre de plaisanteries n’est pas du niveau d’un président de la République », a-t-il conclu.
Le 16 décembre dernier, François Hollande avait ironisé sur le retour « sain et sauf » de Manuel Valls en France après sa visite à Alger, ajoutant que c’était « déjà beaucoup ». Une boutade maladroite qui a nécessité quelques excuses publiques de la part de l’Élysée, acceptées aujourd’hui par les autorités algériennes : « Les quelques mots prononcés lundi par le Président de la République dans le cadre du 70ème anniversaire du CRIF font l’objet d’une polémique sans fondement.
Chacun connaît les sentiments d’amitié que François Hollande porte à l’Algérie et le grand respect qu’il a pour son peuple, comme l’ont prouvé la visite d’État qu’il a effectuée en décembre dernier et les discours qu’il a prononcés. Il exprime ses sincères regrets pour l’interprétation qui est faite de ses propos et en fera directement part au Président Bouteflika », pouvait-on lire dans un communiqué.
Né en 1938 à Constantine, Enrico Macias n’a plus remis les pieds en Algérie depuis l’exil de sa famille en 1961. Vivement critiqué par une partie de la classe politique algérienne pour son soutien à Israël, le chanteur a renoncé à plusieurs reprises à retourner sur ses terres natales.
Une situation délicate sur laquelle il s’était d’ailleurs exprimé l’an dernier à l’AFP : « Je vis cela très mal, mais je ne ferme pas la porte à l’avenir, même à l’âge que j’ai. On ne sait jamais… Je me sens vexé, humilié, insulté. Je pense que le peuple algérien qui ne peut me voir depuis tant d’années l’est aussi.
Je pense qu’un jour, ça va changer. J’ai été le symbole de l’exil et j’aimerais devenir le symbole de la réconciliation de tous les enfants d’Algérie, les Pieds-Noirs, les harkis, le peuple algérien… J’ai toujours défendu mon peuple (Israël). Ce sont mes frères, mais je défends aussi les Palestiniens. J’estime qu’ils doivent avoir un pays eux aussi. On peut très bien vivre ensemble, Israéliens et Palestiniens. Je suis un homme tolérant. Mon message a toujours été universel », déclarait-il.
SL