Une vidéo postée par l’auteur de l’interview du chanteur dans un journal qatari confirme qu’Enrico Macias a «rendu visite» au président algérien au Val de Grâce et que ce dernier était dans un état «grave» au point de «ne pas pouvoir parler» contrairement à ce qu’il a déclaré mercredi à RTL.
Enrico Macias a-t-il parlé trop vite? Mercredi, sur RTL, le célèbre chanteur originaire de Constantine, resté proche de l’Algérie malgré son interdiction de fait du territoire, a affirmé ne pas avoir «vu récemment» le président Bouteflika. «Je n’ai donc jamais pu dire que j’avais très peur pour sa vie!», a-t-il aussi précisé. L’objet de cette mise au point: des déclarations rapportées par le quotidien qatari al-Arab.
Profitant de la présence de l’artiste au 13e Forum international de Doha, les 19 et 20 mai, un journaliste lui a demandé s’il avait des informations sur la santé du chef de l’État algérien. Enrico Macias, qui qualifie par ailleurs de «toujours très bonnes» ses relations avec Bouteflika, affirme que le président est «très malade». Il dit aussi lui avoir «rendu visite» au Val-de-Grâce, qu’il se trouve dans un état «grave» au point de «ne pas pouvoir parler». «J’ai peur pour lui, pour sa santé et pour l’avenir de l’Algérie», confie-t-il enfin.
Tout laisse penser qu’Alger n’a pas apprécié ces propos car l’ambassade d’Algérie à Doha a immédiatement envoyé une lettre au journal al-Arab dans laquelle il est écrit: «Enrico Macias a démenti avoir rendu visite au président Bouteflika au Val de Grâce.
Le journaliste n’a pas compris le français.» Problème: Smaïl Tellai, le journaliste en question, est algérien et parle français: en guise de preuve, il a mis en ligne sur YouTube le son de son interview dans laquelle les réponses d’Enrico Macias confirment de manière très compréhensible ce qui a été écrit dans le quotidien. «Je ne suis pas partie prenante dans cette affaire, je n’ai fait que mon métier de journaliste, insiste Smaïl Tellai. D’ailleurs pour l’instant, nous n’avons reçu aucun démenti d’Enrico Macias, simplement de l’ambassade d’Algérie!»