Enquêtes sur la corruption,La nouvelle vague

Enquêtes sur la corruption,La nouvelle vague

Les enquêtes seront élargies à tous les secteurs d’activité

Les investigations s’étendront au ministère de la Solidarité nationale et aux entreprises publiques.

C’est une véritable déferlante qui va s’abattre sur les corrompus. De sources crédibles, on a appris que des enquêtes seront menées par une cellule spécialisée des services de renseignements qui passera au crible les comptes, les transactions et toutes les opérations menées par certains ministères et entreprises publiques. La même source rapporte que d’autres dossiers seront rouverts comme celui de l’autoroute Est-Ouest qui a défrayé la chronique pendant longtemps.

Le premier des ministères concernés est évidemment celui de la Solidarité nationale. La Cour des comptes a ouvert une enquête sur le budget du ministère de la Solidarité depuis 2004, période durant laquelle deux ministres, à savoir Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat se sont succédé à ce secteur. Cette enquête aurait été ouverte suite à des rapports faisant état de surfacturations et de contrats douteux. Selon des sources, des milliards de dinars seraient détournés. Ces opérations sont de nature à donner un coup de pied dans la fourmilière. En effet, des enquêtes seront élargies à tous les secteurs d’activité.

Les services de sécurité vont procéder à des audits dans différentes institutions et sociétés nationales, à l’image de Sonatrach, Sonelgaz… où des scandales financiers défraient la chronique depuis des années.

L’une des premières institutions concernées, le ministère des Travaux publics. L’affaire de l’autoroute Est-Ouest sera réexaminée sur la base de nouveaux éléments d’information et des révélations faites par la presse nationale sur certains cas de malversation et de détournement de fonds ou d’abus de biens sociaux.

C’est dans le but de faire avancer la lutte contre la corruption que les services de sécurité ont décidé de se déployer. Les services de sécurité s’invitent en force cette fois-ci. Ces derniers visent à faire face à une multiplication sans précédent des scandales liés à la conclusion de marchés publics en infraction avec la loi. Désormais, les enquêteurs ont le feu vert pour traquer tout responsable, quel que soit le poste qu’il occupe, et traduire devant les tribunaux toute personne impliquée dans des affaires de corruption. Tous les regards sont braqués naturellement vers Chakib Khelil qui donne l’impression de jouir d’une impunité totale. Les services de sécurité ont donné l’exemple, en exigeant de tous les officiers de déclarer leur patrimoine dans les plus brefs délais.

Il faut dire que le fléau de la corruption a pris une ampleur vertigineuse vu le nombre et le préjudice dans chaque dossier. «C’est du jamais-vu!», pour reprendre Abdelmalek Sayah, directeur de l’Office central de répression de la corruption (Ocrc), récemment au micro de la Radio nationale Chaîne III.

C’est dans ce contexte marqué par des scandales de corruption touchant même des compagnies publiques stratégiques, le rôle d’une telle institution s’avère plus qu’utile en Algérie.