Une enquête vient d’être déclenchée par les services de Gendarmerie nationale sur un trafic de foncier agricole à Mers El-Kébir, et qui a donné naissance à un vrai bidonville tentaculaire à hauteur de la cité Jeanne-d’Arc, un quartier de haï Ez-Zouhour (ex-Roseville), a-t-on appris de source sécuritaire.
C’est sur la base de plaintes émanant des habitants de cette cité, dénonçant l’émergence de plusieurs pâtés de constructions illicites sur le domaine d’une exploitation agricole s’étendant sur le versant du mont Murdjadjou, que la brigade de Gendarmerie nationale d’Aïn El-Turck a décidé de mener des investigations, en collaboration avec la direction des Services agricoles (DSA), confie-t-on de même source.
Selon les premiers éléments dont dispose la Gendarmerie, la filière de ce trafic de foncier est composée de pseudo agriculteurs qui ont morcelé ce domaine en parcelles pour les revendre à des particuliers en quête d’un toit, entre 10 et 30 millions de centimes le lot.
Inertie des autorités locales aidant, le baraquement de Jeanne-d’Arc, qui a pris corps au plus fort de la décennie noire, s’est accru de manière fulgurante durant les trois dernières années, pour se métamorphoser en un bidonville grandeur nature, au grand dam des «autochtones» qui en font les frais.
Il suffit d’amorcer le premier virage du chemin vicinal (ex-CW.44), qui bifurque de la RN.2 au niveau du giratoire, à hauteur de l’entrée commune de la base navale et du chantier naval, pour découvrir ce douar nouveau-né. Le parpaing, la tôle, l’ossature en fer des piliers à découvert sur les toits (en perspective d’autres étages) font partie du décor nauséabond.
Dès lors qu’on a pu implanter tranquillement son pied-à-terre, il n’est guère difficile par la suite de se brancher aux réseaux d’eau, de gaz et d’électricité. C’est une simple formalité. Au détriment des voisins, bien entendu, qui en subissent de plein fouet les conséquences: chutes de tension, faible pression d’eau et autres fuites et coupures récurrentes, dégradation de la voirie et, en général, tout l’environnement.
Cela n’a fait, à vrai dire, qu’aggraver la situation de cette cité déjà mal lotie en matière de développement. A défaut d’un réseau d’assainissement, les eaux usées sont déversées à ciel ouvert sur la principale voie d’accès du quartier, transformée en marécage à longueur d’année.
Cette route n’a pas connu d’opération de réhabilitation depuis deux décennies: elle est devenue impraticable tant pour les véhicules que pour les piétons, qui font un long détour pour rejoindre leurs habitations. Aussi, la rénovation du réseau d’alimentation en énergie électrique, entamée par la SDO/Sonelgaz depuis plusieurs années, demeure inachevée à ce jour en dépit des nombreuses sollicitations des habitants, qui n’ont de cesse mis en garde contre les risques d’électrocution et d’incendie dans cette zone boisée.
Loudani Mehdi