Une importante délégation conduite par le ministre des Transports Amar Ghoul s’est déplacée à Bamako et Ouagadougou.
Après le crash, dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, de l’avion espagnol affrété par la compagnie nationale Air Algérie au nord du Mali et qui a fait 116 victimes de 14 nationalités, dont six ressortissants algériens, les ministres des Affaires étrangères et des Transports, Ramtane Lamamra et Amar Ghoul, se sont rendus à Bamako pour un point de situation avec les autorités maliennes. La délégation algérienne est composée du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et le ministre des Transports, Amar Ghoul.
Elle est composée également des représentants du ministère de la Défense nationale (MDN), du PD-G d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, des membres de la Protection civile, des médecins et des représentants de la direction générale des Douanes, l’ambassadeur d’Algérie à Bamako, des cadres de Vérital (contrôle technique en aéronotique et la marine), de la compagnie espagnole Swiftair, de l’Entreprise nationale de la navigation aérienne (Enna) et de la police scientifique de la direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn). Des journalistes font également partie de cette délégation.
Le ministre des Transports, Amar Ghoul, a souligné hier, à Ouagadougou, la «très bonne coordination» entre l’Algérie et le Burkina Faso, notamment l’échange d’informations concernant le crash de l’avion de la compagnie espagnole Swiftair affrété par Air Algérie et qui assurait la liaison Ouagadougou-Alger. «Il y a une très bonne coordination dans le travail accompli entre l’Algérie et le Burkina Faso, concernant l’échange d’informations dès le crash de l’avion», a indiqué M.Ghoul à la presse, à l’issue de l’audience que lui a accordée, le président burkinabé, Blaise Compaoré.
M.Ghoul a ajouté que l’Algérie était solidaire et réitérait tout son soutien en mettant tous les moyens à la disponibilité des pays amis et frères, notamment ceux ayant des victimes dans ce crash. «Je suis venu, en tant qu’envoyé spécial du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour transmettre ses sincères condoléances, sa sympathie, sa solidarité et la disponibilité de l’Algérie à être aux côtés du Burkina Faso dans ses moments difficiles et pénibles», a-t-il relevé. Il a précisé qu’il était au Burkina Faso pour fédérer et «mieux coordonner» les efforts et les actions pour surmonter ensemble ces moments «difficiles», soulignant que c’est une situation «vraiment complexe, vu la complexité du terrain et de l’enquête».
M.Ghoul a indiqué qu’il était accompagné d’une équipe multidisciplinaire, notamment des représentants de l’Armée nationale populaire (ANP), de la police scientifique, du P-DG d’Air Algérie et du directeur général de la navigation aérienne. Il avait indiqué que l’ANP avait, dès l’annonce de la nouvelle du crash, procédé à des opérations de balayage de la zone, alors que la visibilité était quasi-nulle, en plus, a-t-il ajouté du travail de coordination avec ses homologues de la région. L’appareil, qui volait à plus de 9 000 mètres d’altitude, s’est écrasé dans une région située à quelque 800 km de l’aéroport de Bamako, avait-il indiqué. Les causes réelles du crash de l’avion «ne seront connues qu’une fois l’enquête devant en établir les circonstances achevée», avait-il ajouté.
La deuxième boîte noire retrouvée
Vers 16h, des experts de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) déployés dans la zone du crash, dans le nord de ce pays, d’un avion d’Air Algérie ont retrouvé, hier, la deuxième boîte noire de l’appareil, a annoncé la porte-parole de la Minusma, Radhia Achouri. «La deuxième boîte noire» de l’avion a été retrouvée «ce (samedi) matin sur le site du crash» par des experts de la Minusma sur le site, situé dans la zone de Gossi, à environ 100 km de Gao (nord du Mali), a affirmé Mme Achouri. «C’est un développement positif, qui va aider énormément» les enquêtes sur le crash, a-t-elle estimé.
La première boîte noire avait été récupérée et acheminée vendredi vers Gao. D’après Mme Achouri, la seconde boîte noire doit également être acheminée vers Gao où est basé «le centre de gestion tactique des opérations» liées à l’accident, un centre «tripartite» associant la France à travers son opération militaire dans le pays, le Mali et la Minusma. «Pour le moment, tout ce qui va être récupéré sur le site, tout élément pouvant aider (dans les investigations) va être concentré à Gao» d’où, ensuite, les autorités des différents pays concernés «feront le suivi nécessaire», a ajouté la porte-parole de la Minusma.
L’Algérie a été la première à être informée de la disparition de l’avion de la compagnie espagnole Swiftair affrété par Air Algérie, assurant la liaison Ouagadougou-Alger, a réaffirmé hier le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali-Chérif. Le porte-parole du MAE a souligné que dès l’annonce de la disparition de l’appareil, les autorités algériennes avaient pris toutes les mesures nécessaires en de telles circonstances, rappelant notamment l’installation de deux cellules de crise, une au niveau du ministère des Affaires étrangères et une autre présidée par le ministre des Transports, Amar Ghoul. Il a ajouté que l’Algérie avait mobilisé ses différentes structures et institutions concernées par ce genre de catastrophe.
Le MAE est à pied d’oeuvre
Enfin, la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères (MAE) «est à pied d’oeuvre» depuis jeudi dernier en demeurant en contact permanent avec les pays dont des ressortissants sont parmi les victimes du crash. «La cellule de crise a pris contact avec tous les pays dont des ressortissants étaient à bord de l’avion qui assurait la liaison entre Ouagadougou et Alger», a souligné le porte-parole du MAE, ajoutant que le ministère avait pris «attache avec tous ses homologues dans ces pays».
L’appareil de la compagnie espagnole Swiftair affrété par Air Algérie pour assurer le vol Ouagadougou-Alger s’est crashé jeudi dernier dans le nord du Mali. Les débris de l’avion, un MD-83, ont été retrouvés vendredi et il n’y avait aucun survivant parmi les 116 passagers, issus de plusieurs nationalités, dont six Algériens et 54 Français.