Les terroristes auteurs de la prise d’otages perpétrée dans la base-vie de Tiguentourine, à In Amenas, disposaient de suffisamment d’informations pour mener l’attaque. Des cadres supérieurs de British Petroleum (Angleterre) et de Statoil (Norvège) devaient se réunir le jour de l’attaque.Ce qui expliquerait la présence de plusieurs cadres supérieurs des trois firmes sur les lieux et expliquerait également le choix de la date par les ravisseurs dont le but était de prendre en otages le maximum de personnes. Des cadres de la société japonaise d’ingénierie JGC Corporation devaient aussi assister à la réunion, selon une source crédible. La tenue de la réunion explique la présence dans la base de vie de Tiguentourine du ressortissant japonais Tadanori Aratani, responsable du bureau principal de la société à Yokohama, également conseiller de la société japonaise d’ingénierie JGC Corporation, et qui assumait les fonctions de représentant de la direction de l’entreprise et du vice-président. Tadanori Aratani était venu à In Amenas en provenance de Yokohama pour rencontrer des responsables de la société pétrolière britannique British Petroleum qui dirige un projet de développement gazier dans le complexe gazier de Tiguentourine. L’enquête préliminaire actuellement en cours autour de la prise d’otages n’écarte pas l’ hypothèse, fort probable, que les acolytes de Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, alias Belaouar (le borgne), aient été informés à l’avance de la tenue de cette réunion et de l’arrivée, pour cette rencontre, de plusieurs cadres supérieurs étrangers. Les cadres supérieurs devant assister à la rencontre étaient hébergés à la résidence se trouvant à la base de vie de Tiguentourine quand ils ont été surpris par les terroristes avant la tenue de cette réunion. Les assaillants avaient attaqué la base de vie vers les coups de 4h30, rappelle-t-on. Fait intrigant Au début de l’attaque contre cette base de vie, la France avait évité de confirmer la présence de nombre de ses ressortissants dans ce complexe. Le souci de la France était, et c’est tout à fait légitime, d’accorder à ses ressortissants le maximum de chances de survivre : les terroristes pouvaient ne pas avoir eu le temps encore de vérifier la nationalité de leurs otages. Ce n’est que plus tard, et après l’annonce du décès d’un otage français que le président François Hollande avait confirmé la mort de l’un de ses ressortissants. Même s’ils n’avaient pas encore le temps de prendre connaissance des nationalités des otages, les terroristes auteurs de cette attaque étaient, pourtant, assez bien informés. Un fait intrigant : lorsque tout au début de l’attaque Lamine Bencheneb, alias Abou El Barra, qui s’exprimait au nom des assaillants, avait, rappelle-t-on, annoncé à une agence de presse mauritanienne, via son téléphone, qu’«il paraît qu’il y a un président-directeur général ou un président-directeur général adjoint britannique parmi les otages», alors que les terroristes venaient juste d’investir les lieux. Comment pouvait-il le savoir avant même l’identification des otages ? Chose qui conforte la thèse de complicité. Le quotidien britannique The Daily Telegraph a fait savoir récemment qu’un vice-président de BP à Londres avait été tué lors de la première attaque. Abou El Barra avait identifié le cadre supérieur britannique venu de Londres pour assister à cette rencontre avant le Daily Telegraph ! Radio Vatican accuse des djihadistes libyens La même agence de presse mauritanienne, par le biais de laquelle Abou El Barra s’exprimait à partir de la base de vie d’In Amenas, et dont le directeur exécutif a été convoqué par la Haute Autorité mauritanienne de la presse écrite et audiovisuelle, au terme de l’assaut donné par les forces spéciales de l’Armée nationale populaire (ANP), lui demandant des «explications». «Des journalistes sont entrés en contact avec les preneurs d’otages par l’intermédiaire defondamentalistes libyens…», a rapporté Radio Vatican, avant-hier. «Les islamistes radicaux sont bien présents sur le territoire libyen. Lors de l’attaque du site gazier d’In Amenas en Algérie, des journalistes ont pu entrer en contact avec les terroristes via des fondamentalistes de l’est de la Libye», selon cette radio. Pour rappel, et concernant la complicité à l’intérieur de la base de vie d’ In Amenas, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait, rappelle-t-on, annoncé, dans un point de presse animé autour de la prise d’otages, que «les premiers éléments de l’enquête ont montré qu’ il y a eu complicité» et que «c’ est un ancien chauffeur de British Petroleum, un Nigérien dénommé Zayad, qui aurait donné des informations sur le site qu’il connaît très bien pour y avoir travaillé pendant longtemps». M. A. |