L’enlèvement d’enfants n’est plus un acte isolé
L’enlèvement d’enfants n’est plus un acte isolé
Osons-nous protéger nos enfants de ces crimes crapuleux?
Le phénomène du kidnapping des enfants et leur assassinat est de retour. Il s’aggrave de plus en plus. Yasser, Chaïma, Soundous, Brahim, Haroun, Nadia…. Il semble que la liste est ouverte. L’enlèvement d’enfants n’est plus un acte isolé comme l’estimaient certains. C’est un véritable danger qui guette tous nos enfants.
En effet, avant même la cicatrisation de la plaie qu’a causée le crime odieux qui avait coûté, en mars dernier, la vie de deux anges, Brahim et Haroun, âgés de 9 et 10 ans à la nouvelle ville de Ali Mendjeli de Constantine. Or, quelques jours seulement après le procès des trois complices impliqués dans l’enlèvement et l’assassinat, voilà un autre drame perpétré en plein Ramadhan. Cette fois-ci le crime est odieux. La victime n’est qu’une fillette, Belmokhtar Nadia, âgée de deux ans, enlevée jeudi dernier soir, devant le domicile parental à Tijdit à Mostaganem. L’hypothèse de l’enlèvement n’a pas duré longtemps puisque le lendemain, sa dépouille sera retrouvée devant la porte de sa maison.
Des membres de sa famille ont affirmé que la victime a été violemment assassinée. «Elle a reçu des coups avec un objet tranchant au niveau de l’épaule et du visage.» Les services de la police ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances et les auteurs de cet affreux crime. La nouvelle a laissé la population de Mostaganem sous le choc, s’interrogeant comment peut-on commettre un tel crime contre un ange de deux ans? En fait, toute la société algérienne est secouée par le drame d’enlèvement et d’assassinat d’enfant, qui a provoqué l’indignations dans le pays. D’aucuns réclament l’application de la peine de mort à l’encontre de tous ceux qui ont osé assassiner des enfants.
Un sérieux débat a été ouvert. Des organisations de la protection des enfants et celles de défense des droits de l’homme, le réseau Nada et la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), entre autres, avaient dénoncé fortement ces crimes crapuleux. La Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’homme avait critiqué l’intervention tardive des services de police. Elles ont appelé à la mise en place d’un dispositif sécuritaire pour protéger tous les enfants.
Le réseau Nada, dans son initiative, avait réactivé son numéro vert 30 33. Ses organisations réclamaient des lois sur la récidive des criminels, notamment à l’égard des enfants. Toutefois, rien n’a eu lieu tant que nos autorités observent un grand silence. Ni loi répressive ni dispositifs ont été mis en place. Pourquoi ce mutisme quant à ce crime impardonnable? La seule réponse est que nos autorités ne se sentent pas visées. Leurs enfants sont protégés. Ce sont les simples citoyens qui vivent la douleur et la tristesse de la perte de leurs enfants. Il est temps d’agir rigoureusement. Tout le monde doit s’y mettre puisque personne n’est protégé. Au lieu de suspecter des actes isolés, des comportements de personne relevant des grandes pathologies psychiatriques, des drogués ou même d’un réseau de malfaiteurs, agissons plus sérieusement et surtout concrètement. La moindre des choses c’est d’être plus sévères avec les criminels.