Cette affaire a fait couler beaucoup d’encre
Les auteurs présumés du rapt des trois travailleurs humanitaires (2 Espagnols et une Italienne) ont été maîtrisés, lundi, dans un hôtel de Nouadhibou (capitale économique de Mauritanie).
La cavale aura duré 43 jours. Repérés par les policiers mauritaniens, ils ont été mis hors d’état de nuire. Ils étaient deux: Maminna Alaaguir Ahmed Baba, présenté comme le cerveau de cette «audacieuse» opération, et son complice Maminna Alaaguir Ahmed Baba. «Les deux hommes qui avaient pris en otage les ressortissants espagnols et italien dans un camp de réfugiés sahraouis (en Algérie) ont été arrêtés dans leur hôtel, au coeur de la ville de Nouadhibou grâce à une opération policière réussie», a rapporté dans une dépêche datée du 5 décembre l’AFP qui cite une source policère mauritanienne qui s’est exprimée sous le couvert de l’anonymat.
Entrés clandestinement en Mauritanie ils résidaient «déguisés», l’auteur principal du rapt s’est rasé la barbe, depuis onze jours dans un hôtel de Nouadhibou (nord-ouest de la Mauritanie), a indiqué cette même source qui a fourni de nombreux détails de l’enlèvement.
Maminna Alaaguir Ahmed Baba né en 1982 a directement pris d’assaut le camp et procédé à l’enlèvement des trois Occidentaux, son compère, Aghdafna Hamady Ahmed Baba, né en 1979, lui a apporté «une aide précieuse», précise l’informateur anonyme qui s’est confié à l’AFP.
La parenté entre les deux hommes n’a cependant pas été établie bien qu’ils portent le même nom. Il faut rappeler que cette affaire a fait couler beaucoup d’encre et a failli affecter, notamment, des relations algéro-marocaines sur la voie de la normalisation. «Il s’agit de la responsabilité d’un État et c’est l’Algérie qui en est le premier responsable», avait déclaré le chef de la diplomatie marocaine, Taïb Fassi Fihri, lors d’un point de presse qu’il avait conjointement animé avec son homologue de l’ex-gouvernement espagnol, Trinidad Jimenez, à l’occasion d’une visite effectuée au mois d’octobre par cette dernière au Maroc.
Alger s’est abstenue de répliquer à cette attaque et a prudemment répondu à cet enlèvement. «Je confirme l’information et bien entendu, nous condamnons avec la plus extrême vigueur cet acte criminel. Bien qu’il semble que ce soit l’oeuvre d’un groupe terroriste, pour le moment, je préfère réserver mon commentaire en attendant de disposer d’éléments d’information vérifiés sur les ravisseurs ainsi que sur leurs motivations», avait indiqué Amar Belani, porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères. Certaines rumeurs colportées par des agences de presse étrangères ont même fait croire que les ravisseurs ont bénéficié de complicités sahraouies.
Laissant entendre que le Front Polisario serait infiltré par la branche d’Al Qaîda au Maghreb. «Les combattants d’Aqmi, qui sont allés dans les camps de réfugiés du Polisario pour participer à l’opération d’enlèvement, n’étaient pas armés. Ils avaient des complices sur place dans les camps, membres et sympathisants d’Aqmi, qui ont fourni les armes et repéré les otages pour leur enlèvement», avait confié un mystérieux médiateur, anonyme, basé dans un pays d’Afrique de l’Ouest cité par une dépêche de l’AFP datée du 30 octobre. «Depuis son bureau de Bamako, l’AFP n’a cessé de propager, toujours sous couvert de l’anonymat, de l’intox et de fausses informations dans le seul but de discréditer le Front Polisario et lier le combat de libération nationale du peuple sahraoui au terrorisme et au crime organisé», a sèchement répliqué une source gouvernementale sahraouie citée par une dépêche de l’agence de presse sahraouie, SPS, datée du 31 octobre.
Il faut préciser qu’Aqmi (Al Qaîda au Maghreb islamique) n’a jamais revendiqué cet enlèvement. L’arrestation de ses deux auteurs présumés permettra certainement de lever le voile sur cette affaire et surtout d’espérer une libération imminente des trois humanitaires qui travaillaient dans le camp de réfugiés sahraoui de Hassi Rabouni à 30 km de Tindouf…